Appelées aussi « ombres humaines » ou « ombres espagnoles », les ombres corporelles sont une variété de théâtre d'ombres en vogue dans la deuxième moitié du 18e siècle, dans laquelle les silhouettes projetées sur l'écran sont celles des comédiens et non celles de figurines découpées. Ce procédé a surtout été utilisé dans des théâtres de société. Sa description technique en est donnée dans l'avant-propos « Ce qu'on voudra - Pourvu qu'on le lise » à l'édition de L'Heureuse Pêche (1770).

« Après l’opéra français je ne connais pas de spectacle plus intéressant pour les enfants », écrit le baron Friedrich Melchior von Grimm dans sa Correspondance littéraire, philosophique et critique (15 août 1770); « il se prête aux enchantements, au merveilleux et aux catastrophes les plus terribles. Si vous voulez, par exemple, que le diable emporte quelqu’un, l’acteur qui fait le diable n’a qu’à sauter par-dessus, la chandelle placée en arrière, et, sur la toile, il aura l’air de s’envoler avec lui par les airs ».