Auteur

Maurice Bouchor

1855 – 1929

Maurice Bouchor est déjà un poète reconnu, proche des cercles symbolistes, lorsqu'il commence de s'intéresser aux marionnettes. Il a notamment publié plusieurs recueils (Chansons joyeuses, 1874; Poèmes de l'amour et de la mer, 1875; Les Symboles, 1888), un Faust moderne (1878) ainsi que des Contes parisiens en vers (1880). Familier de la Revue des chefs-d'oeuvre que dirige Henri Signoret, il s'associe à ce dernier qui fonde en 1888 le Petit-Théâtre des Marionnettes dans la Galerie Vivienne, à Paris. Dans cette salle qui peut accueillir 250 spectateurs, un groupe de poètes (Jean Richepin, Maurice Bouchor, Raoul Ponchon), de peintres (dont Aristide Maillol), d'acteurs (dont Coquelin aîné et même, à une ou deux reprises, Sarah Bernhardt), de musiciens (dont Ernest Chausson qui compose plusieurs musiques de scène originales) se rassemble pour porter à la scène, suivant le programme défini par Signoret, les grandes oeuvres que les théâtres de l'époque ne représentent jamais: La Tempête de Shakespeare (traduite par Bouchor), Les Oiseaux d'Aristophane, La Jalousie du Barbouillé de Molière, Le Gardien vigilant de Cervantès... La technique d'animation choisie, les marionnettes à clavier inspirées des crèches provençales, permet seulement quelques gestes rares et solennels. Anatole France, qui fait l'éloge des marionnettes du Petit-Théâtre dans La Vie littéraire, signale à Bouchor et Signoret l'oeuvre de l'abbesse saxonne Hrotsvita de Gandersheim dont ils montent Abraham l'ermite.

Très vite, Maurice Bouchor commence d'écrire pour les marionnettes du Petit-Théâtre, auxquelles il prête aussi sa voix, et donne au répertoire du Petit-Théâtre une nette inflexion religieuse. Tobie et Noël, ou le mystère de la Nativité sont les plus grands succès de ce théâtre qui se déplace d'abord rue La Boétie puis, pour accueillir un plus grand nombre de spectateurs, dans la salle dite de la Bodinière, le Théâtre d'application des élèves du Conservatoire. Pour prolonger la série de ses « mystères », Bouchor commence d'écrire un Bouddha, mais renonce à le porter à la scène et même à le publier. Après la fin du Petit-Théâtre des Marionnettes, en 1894, son oeuvre s'oriente vers les publications destinées à la jeunesse et particulièrement aux écoles: recueils de chansons, éditions de textes littéraires, poèmes, pièces de théâtre à faire jouer par les élèves. Noël ou le Mystère de la Nativité sera repris par les élèves institutrices de plusieurs écoles normales de jeunes filles.

Portrait de profil tourné vers la gauche montrant un homme les paupières à moitié fermées avec une longue barbe épaisse.

Maurice Bouchor (gravure d'Adolphe Lalauze).

Identifiants

VIAF
71423079
IDREF
029597897
ISNI
0000000121387281