Dramaturge portugais né à Rio de Janeiro au Brésil, António José da Silva s’installe au Portugal en 1711 pour faire des études de droit canon à l’Université de Coimbra. Il exerce le métier d’avocat et se consacre également à l’écriture dramatique. Son œuvre, composée de pièces pour acteurs, chanteurs et marionnettes, est jouée au Teatro do Bairro Alto à Lisbonne entre 1725 et 1739, et publiée à titre posthume sans nom d’auteur sous le titre Theatro Comico Português.

António José da Silva invente un nouveau genre mêlant tragédie, comédie et satire sociale, qui s’inspire des travers de la société de l’époque ainsi que de thèmes ou personnages mythologiques et historiques. Comprenant une partie orchestrale importante et des airs chantés, ces pièces sont parmi les premiers opéras en langue portugaise : António Teixeira a composé en 1737 la musique de deux d’entre eux, As Variedades de Proteu et Guerras do Alecrim e Mangerona.

On ne sait rien des marionnettes utilisées pour les représentations, sinon qu'elles étaient construites en liège. Peut-être ressemblaient-elles aux marionnettes à contrepoids inventées en Italie par Bartolomeo Neri au 17e siècle et décrites par le jésuite Ottonelli? Toutes les traces en ont été perdues dans le grand tremblement de terre qui a détruit Lisbonne en 1755.

Juif converti au catholicisme, comme ses deux parents, António José da Silva est victime de l’Inquisition : dénoncé comme « marrane », suspect de continuer de pratiquer secrètement sa religion, il est arrêté et torturé à deux reprises, en 1726 et en 1737, puis brûlé sur la place publique à Lisbonne lors d’un autodafé en 1739.