Auteur

Emmanuel Cottier

1858 – 1930

Parallèlement à son activité d’horloger, Emmanuel Cottier, aidé de sa femme pour les représentations, et d’amis peintres pour le dessin des silhouettes et des décors, organisait à Carouge et ses environs des spectacles d’ombres, combinant l’art des ombres projetés et celui des automates. Un prestidigitateur amateur, « le professeur Magicus », se produisait souvent avec lui. Le désir d’Emmanuel Cottier de s’adresser à un public non lettré, d’enfants et d’ouvriers, et le succès local de son théâtre ne doivent pas éclipser ses talents d’inventeur, d’acteur et de chanteur soulignés par la presse. Ses pièces évoquent la vie ordinaire des rues et des bords du lac Léman, et s’ inspirent de chansons et de comédies populaires.

La mécanisation des silhouettes qui caractérise ce théâtre n’est pas nouvelle et accompagne la diffusion des spectacles d’ombres en Europe de l’Ouest depuis le 18e siècle. Elle s’inscrit néanmoins dans un contexte national particulier où l’importance de l’horlogerie, de la bijouterie et de la joaillerie favorise la transmission des savoir-faire en mécanique de précision et le goût pour les petits objets complexes et raffinés (montres-bijoux, boîtes à musique, oiseaux chantants, tabatières…).

La description que l’historien Alfred Chapuis fait de l’ « esprit cabinotier » qui caractérisait les petits ateliers d’horlogerie de la fin du 19e siècle à Genève peut donner une idée du ton et de la verve d’Emmanuel Cottier : « vif, gouailleur, farceur, mais bon enfant qui a fait naître tant de bons mots, tant d’anecdotes amusantes, toujours pleines de saveur et de saine philosophe » (Le Livre d'or de l'horlogerie. Genève / Neuchâtel, Journal suisse d'horlogerie, 1927).

Photographie d'un homme et sa femme derrière un théâtre d'ombre. Lui est assis à gauche de l'image, elle se tient debout plus à droite, aucun ne cache l'écran. Ils jouent.

Emmanuel Cottier et sa femme

© Musée d'Art et d'Histoire de Genève

Œuvres

Identifiants

IDREF
27577399X