Né à Vienne, où il passe les dix premières années de sa vie, Émile Jacques-Dalcroze déménage ensuite avec sa famille à Genève où il commence à étudier la musique. Il poursuit sa formation à Paris (auprès de Delibes et Fauré) et à Vienne (avec Bruckner). Entre 1892 et 1910, il enseigne l’harmonie au Conservatoire de Genève et, prenant ses distances avec l’enseignement académique, élabore une pédagogie nouvelle, fondée sur l’improvisation et la musicalité. Bénéficiant du mécénat des frères Dohrn qui lui bâtissent un institut, il s’installe à Dresde où il approfondit ses recherches sur l’éducation musicale. Cet institut devient un véritable laboratoire qui attire les grands noms de la scène artistique européenne (Adolphe Appia, Serge de Diaghilev, Arthur Honegger, George Bernard Shaw, Ernest Bloch, Le Corbusier, Paul Claudel, Constantin Stanislavski…). L’approche d’Émile Jacques-Dalcroze fait école et des lieux de formation reprenant sa méthode voient le jour dans le monde entier. L’Institut Jacques-Dalcroze est ouvert en 1915 à Genève: il y enseigne jusqu’à sa mort.

La renommée de sa pédagogie a partiellement occulté son activité de compositeur, que l’on redécouvre aujourd’hui. Auteur polyvalent, il fut prolifique dans le répertoire populaire de la chanson satirique et dans la composition de grandes œuvres pour opéra et concerts symphoniques.