Boîte de curiosité
La curiosité, ou boîte de curiosité, est un retable portatif en bois, constitué de deux ou trois volets, en usage aux 17e et 18e siècles. Les personnages y sont disposés sur plusieurs niveaux et peuvent se mouvoir grâce à un mécanisme actionné par une clé. Le montreur désigne ses figurines ou les fait bouger au fur et à mesure en accompagnement de l'histoire qu'il raconte ou qu'il chante. Il est souvent associé aux Savoyards, et particulièrement aux troupes d'enfants qui travaillaient comme ramoneurs ambulants. Le Diarium Gyllenianum, journal rédigé par le jeune étudiant suédois Peder Månsson, décrit en 1637 le spectacle donné à la foire de Carême de Kristinehamm par un marionnettiste ambulant qui «portait sur le dos un instrument à l’intérieur duquel étaient artistiquement et adroitement fabriquées de petites personnes de bois, qui bougeaient et se déplaçaient pour nous montrer le Jugement dernier, l’histoire du Fils prodigue, le destin de Jean-Baptiste ». Une gravure de l'artiste suisse Gottfried Mind, réalisée peu après 1800, montre en revanche des scènes profanes, notamment un orchestre militaire et un groupe de soldats présentant les armes.
Les boîtes de curiosités apparaissent dans plusieurs comédies en France, au 17e siècle (Les Souffleurs, Le Régal des dames), ainsi que dans une Mascarade des Savoyards composée par Philidor l'Aîné et représentée devant Louis XIV à Marly, en 1700. Dans Les Souffleurs, c'est la légende de Pierre de Provence et de la Belle Maguelone que de faux Savoyards prétendent ainsi raconter.
En Espagne, ce retable est appelé mundinovi, mundinuevo ou totilimundi, en Angleterre raree-show, mais dès le 18e siècle ces mots commencent de désigner plutôt les caissons percés d'ouvertures et équipés de lentilles, à travers lesquelles on regarde des vues (paysages, monuments, etc.), animées ou non.
Œuvres
- The Old Troop; or, Monsieur Raggou – 1664
- Le Régal des dames – 1668
- Les Souffleurs – 1694
- Mascarade des Savoyards – 1700