Louise Charlotte Ernestine Gautier, dite Judith Gautier, femme de lettres, s’est illustrée comme spécialiste de la littérature et de la civilisation chinoises, musicologue et membre de l’Académie Goncourt. Elle a conçu et réalisé plusieurs spectacles avec des figurines ou des marionnettes.

Fille de Théophile Gautier et de la cantatrice Ernesta Grisi, elle grandit au cœur d’un salon littéraire animé, fréquentant des figures majeures comme Banville, Flaubert, les frères Goncourt, Baudelaire, ou encore Gustave Doré.

Très jeune, elle se fait remarquer par son talent : son premier article, une critique de la traduction d’Eureka d’Edgar Poe par Charles Baudelaire, est publié dans Le Moniteur et salué par Baudelaire lui-même. Judith Gautier connaît ensuite un succès retentissant avec la parution de ses deux premiers romans, Le Dragon impérial (1869) et L'Usurpateur (1875), qui renforcent sa réputation.

Les spectacles de Judith Gautier, donnés de manière sporadique (quelques-uns chaque année), étaient destinés à un public restreint et privilégié. Elle donne épisodiquement chez elle des représentations en marionnettes d'opéras de Richard Wagner (La Walkyrie, 1894 ; Parsifal, 1898) ; elle joue aussi une pièce de son père, Une larme du diable (1839), dans une salle de la rue Charras à Paris en 1897. Pour ses spectacles, elle utilise des statuettes de cire non articulées qu'elle sculpte elle-même.