Imprimé
30 pages
Auteur(s)
Tristane
La pièce Tristane est un triptyque en vers qui a été publié en novembre 1910, dans La Revue de Paris afin de fêter l'entrée de Judith Gautier à l'Académie Goncourt. Cette œuvre s'inscrit dans un univers influencé par le symbolisme et les contes médiévaux. Judith Gautier, fille de Théophile Gautier, y met en scène des thèmes chers au romantisme finissant, notamment l'amour impossible, la fatalité, et une esthétique délicate empreinte de mélancolie. Elle utilise l'archétype, le mythe et l'allégorie. Parmi les interprètes, il y avait des comédiens de l'Odéon : Maurice Gerval et Mitzi-Dalti.
Une femme met fin à ses jours en raison d’un amour impossible
Tristane, une paysanne, croise Coëtquen alors qu'il est en pleine chasse. Elle reste immobile, saisie par un coup de foudre pour lui. Coëtquen, à son tour, est frappé par la beauté de la jeune femme. Il lui donne un baiser avant de reprendre sa route.
C'est alors que Mahaut, une vielle femme, entre en scène, maudissant Coëtquen. Elle explique qu'autrefois, lorsqu'elle exerçait comme parfumeuse, elle était bien accueillie partout. Mais lorsque son mari a eu besoin d'aide, tout le monde les a abandonnés, y compris le comte, père de Coëtquen. Aujourd'hui, elle veut punir Coëtquen pour cette injustice et demande à Tristane de l'empoisonner. Celle-ci accepte.
Par ailleurs, Mahaut souhaite marier son filleul Even à Tristane. Bien que réticente, Tristane finit par accepter cette proposition. Mais Coëtquen exige d'exercer son droit de cuissage et passe la nuit avec Tristane, avant le mariage de celle-ci. Tristane lui avoue son amour et celui-ci lui répond avec la même ferveur. Cependant, consciente de l'impossibilité de leur union, Tristane réalise qu'elle ne peut continuer à vivre après avoir goûté au bonheur d'être aimée par celui qu'elle aime. Dans un acte désespéré, elle verse le poison dans son propre verre et le boit.
Coëtquen, bouleversé, appelle à l'aide, mais il est trop tard : personne ne peut sauver Tristane. Dévasté, il jure de partir en croisade à Jerusalem tout en ayant revêtu un cilice de crin en pénitence pour racheter l'âme de celle qu'il a aimée.
Première représentation
Le « Petit Théâtre », 4 rue Charras à Paris
Éditions et traductions
La Revue de Paris, 17e année, n°6, novembre-décembre, 1910.