Concha Méndez (Concepción Méndez Cuesta) appartient à la Génération de 1927. On cite souvent son nom en tant que fiancée de Luis Buñuel, épouse de Manuel Altolaguirre et amie intime du poète Luis Cernuda. Mais elle fut aussi poète et autrice dramatique. Née dans une famille madrilène aisée, elle a suivi une éducation complète au Collège français de Madrid. Elle a vécu en Grande-Bretagne et dans différents pays d'Amérique latine.

En 1931, avec la proclamation de la République, elle rentre en Espagne et entre en contact avec les écrivains et artistes de la Génération de 1927 sous l'égide informelle de Federico García Lorca. Ce dernier la présente au poète Manuel Altolaguirre qui l’épouse en 1932. Tous deux ouvrent la petite maison d'imprimerie La Verónica qui édite les livres et les périodiques de l'avant-garde espagnole. Elle s'intéresse au théâtre et au cinéma de cette époque, publiant les pièces El personaje presentido (Le Personnage pressenti, 1931), El ángel cartero (L'Ange facteur, 1931) et El carbón y la rosa (Le Charbon et la rose, 1935), ces deux dernières destinées aux enfants.

Elle vit deux ans à Londres et retourne en Espagne en 1935. Pendant la Guerre Civile, elle poursuit son œuvre poétique influencée par l'avant-garde et collabore avec Hora de España, la revue culturelle la plus importante de l'Espagne républicaine. Avec son mari et sa fille, elle part en exil en France en 1939, où ils sont accueillis par Paul Éluard qui les aide à gagner l'Amérique latine.

Elle revient à trois reprises pour des visites ponctuelles en Espagne mais n'y résidera plus. En 1991, paraissent ses Memorias habladas, memorias armadas (Mémoires parlés, mémoires armés), une importante contribution à la connaissance des caractéristiques culturelles et sociales de cette époque, publiée à partir des enregistrements réalisés par sa petite-fille Paloma Ulacia Altolaguirre.