Cette parodie de la tragédie Nitétis d’Antoine Danchet (jouée quelques semaines plus tôt à la Comédie-Française) est la seule pièce de Piron destinée à un théâtre de marionnettes, puisque la troupe de Francisque réunissait des comédiens qui n’ont eu que ponctuellement recours aux marionnettes, et parce qu’ils y étaient contraints. Nicolas Bienfait, au contraire, s’est spécialisé de cet art qu’il a appris de son beau-père, Alexandre Bertrand, et qu’il transmettra sur deux générations.

Le premier éditeur des Œuvres Complètes de Piron, Rigoley de Juvigny, indique 1722 et les marionnettes de Francisque à la foire Saint-Laurent pour la création. Cette erreur est corrigée par Jean-Luc Impe (Opéra baroque et marionnette, éditions Institut International de la Marionnette, 1994, p. 121).

Le Docteur se moque de Pierrot, habillé à l'antique pour jouer dans Nitétis. Arlequin fuit devant la colère de Polichinelle qui n'a pas de rôle dans la tragédie, puis propose au Docteur d'y jouer la Princesse. Le roi de Perse Cambise a détroné le roi d'Égypte Amasis. Phanès, parent de l'ancien roi d'Égypte Apriès, demande à Cambise de tuer les enfants d'Amasis, Psamménite et Nitétis, pour venger le meutre de sa femme. Cambise accepte, mais découvre qu'un inconnu qui l'a sauvé est Psamménite et tombe amoureux de Nitétis, dont Psamménite est lui aussi amoureux. La Reine, veuve d'Apriès tué par Amasis, demande à son tour à Cambise de la venger en tuant Amasis. Amasis révèle à Psamménite que Nitétis n'est pas sa fille, mais celle d'Apriès, et qu'il la lui destinait comme épouse. Psamménite déclare son amour à Nitétis et lui apprend qu'elle est fille d'Apriès. Nitétis apprend à la Reine, veuve d'Apriès, qu'elle est sa fille. Elle demande à Cambise de tuer Amasis. Psamménite révèle à son père Amasis qu'il aime Nitétis, et Amasis lui dévoile son projet de faire tuer Cambise, mais Psamménite refuse de l'aider. Amasis attaque Cambise, mais Psamménite s'interpose et Cambise les tue tous deux. Nitétis demande à Cambise de l'épouser, mais il préfère le concubinage.