Imprimé
16 pages
Les Voisines
Représentée en septembre 1861 (mais peut-être créée plus tôt) dans le Théâtre de marionnettes dirigé par Duranty au jardin des Tuileries, la pièce n’est pas bien reçue par la presse si l’on se fie au Messager des théâtres et des arts daté du 15 septembre 1861. Dans son article, le journaliste, Eugène Montrosier, se sert de cette pièce (dont il ignore le titre original) pour discréditer l’ambition littéraire du projet de Duranty dans son ensemble. Il insiste sur la trivialité de la langue et la banalité des situations qui, selon lui, affadissent la figure de Polichinelle et l’embourgeoisent. Il ne perçoit ni la complexité de la construction dramatique de la pièce (qui fait écho aux Joyeuses commères de Windsor de Shakespeare), ni la causticité de la satire. Quand Duranty publie la pièce, en 1862, sous le titre Les Voisines, il introduit avec humour la pièce grâce à une fiction mythologique qui met en scène des émissaires diaboliques venus semer la discorde dans le monde sous les traits de deux voisines….
Deux voisines jalouses et médisantes sont sévèrement punies
Gripandouille, un célibataire, fait la cour à Colombine, la femme de Polichinelle, qui le repousse. Deux voisines jalouses, Mme Cassandre et Mme Cababuche, calomnient Colombine. Pour l’en avertir, Gripandouile lui écrit une lettre dans laquelle il lui fixe rendez-vous. Mais cette lettre tombe entre les mains des voisines. Gripandouille l’apprend et, pour se venger, dit à Cassandre que sa femme a rendez-vous avec un amant, pendant que Mme Cababuche annonce à Polichinelle que Colombine a un rendez-vous galant. Polichinelle va au rendez-vous, roue de coups Cassandre et sa femme qu'il prend pour Colombine et son amant. Puis, s'apercevant de son erreur, il frappe Mme Cababuche pour lui avoir menti. Les deux mégères poussent leurs maris à tuer Polichinelle, mais celui-ci convainc les deux hommes d'aller consulter un sorcier pour connaître la vérité sur leurs épouses. Le sorcier révèle la malveillance des deux commères. Le Gendarme et le Commissaire, appelés pour rendre justice, pendent les deux femmes à la grande satisfaction des maris.
Première représentation
Théâtre des marionnettes du jardin des Tuileries
Éditions et traductions
Duranty, Théâtre des marionnettes du jardin des Tuileries, texte et composition des dessins par M. Duranty. Paris: MM. Dubuisson et Cie, Éditeurs-Libraires, 1862.
Louis Edmond Duranty, Théâtre des marionnettes. Arles: Actes Sud, 1995.