Imprimé
28 pages
Auteur(s)
Les Philosophes de bois
Comédie en un acte
Jouée à la Comédie Française au début du mois de mai 1760, la comédie Les Philosophes de Charles Palissot était une charge violente contre Rousseau, Diderot et les Encyclopédistes, qui donna lieu à une intense querelle littéraire et philosophique pendant plusieurs mois. Diderot, profondément blessé par la pièce, s'en vengera dans Le Neveu de Rameau (1762-1773).
Les Philosophes de bois, parodie pour marionnettes des Philosophes de Palissot, prend parti dans cette querelle en prolongeant la charge contre les philosophes. Le trait qui avait le plus choqué dans la comédie de Palissot était une scène où un faux philosophe, pour retrouver l'état de nature célébré par Rousseau, faisait une entrée en marchant à quatre pattes et en brandissant une laitue comme sa seule nourriture. Dans Les Philosophes de bois, Madame Gigogne, devenue philosophe, entre à son tour à quatre pattes. Ses allusions aux drames de Diderot, Le Fils naturel et Le Père de famille, prolongent elles aussi les plaisanteries de la comédie de Palissot.
Louis Poinsinet de Sivry, qui se présente comme « membre de plusieurs troupes et directeur des Comédiens Artificiels de Passy » sur la couverture du texte imprimé, fait vraisemblablement jouer sa parodie chez lui devant une petite société: il est douteux, en effet, qu'un tel théâtre ait durablement existé. Et c'est sans doute parce qu'il est le beau-frère de Palissot que Poinsinet de Sivry publie sa parodie sous un pseudonyme, celui de Cadet de Beaupré.
De faux philosophes ridicules
Monsieur Sapin et Monsieur Fagot ont décidé de se faire passer pour philosophes. Ils convainquent Polichinelle d'en faire autant. Dame Gigogne, après une dispute avec son mari Polichinelle, décide de devenir elle aussi philosophe. Polichinelle met à sa boutique une enseigne où il se déclare philosophe. Arlequin et Gille, qui veulent se venger des philosophes, attaquent Polichinelle qui se bat avec eux et les met hors de combat. Monsieur Sapin et Polichinelle voient Dame Gigogne arriver à quatre pattes, puis accoucher de ses multiples enfants. Tous les personnages chantent un vaudeville et les enfants exécutent un ballet pour clore la pièce.
Première représentation
Théâtre des Comédiens Artificiels de Passy
Éditions et traductions
Cadet de Beaupré, Les Philosophes de bois. Paris: Ballard, 1760.