Mort pour rire est une boboche, une pièce comique écrite partiellement ou entièrement en picard, qui clôturait les représentations dans les théâtres de marionnettes de Roubaix. La boboche est représentée à la demande du public. L'un de ses personnages récurrents est le gamin Morveux Courtelapette, appelé aussi P'tit Morveux. À la fin du XIXe siècle les spectateurs demandent de la remplacer par une pièce en un acte jouée en français, mais Louis Richard parvient à sauver le genre traditionnel.

La pièce a été jouée au Théâtre Louis Richard dans les années 1930 par Léopold Richard. Sa représentation témoigne de la survie de la tradition et de la langue régionales dans l'entre-deux-guerres.

Le manuscrit de la pièce est conservé à la Médiathèque de Roubaix sous la cote Ms 219. Un canevas synthétique est publié dans l'ouvrage d'Andrée Leroux et Alain Guillemin, Marionnettes traditionnelles en Flandre française de langue picarde (Dunkerque: Éditions des Beffrois, 1984, p. 122).

Jacques Lenflé est accablé de dettes. Son neveu Morveux lui propose de se faire passer pour mort afin de se débarrasser des créanciers. Le premier, un boucher flamand, roue de coups le faux cadavre puis prend peur en le voyant se relever. Redoutant d'être dénoncé aux gendarmes pour avoir frappé un mort, il annule la dette et laisse même plus d'argent. Le deuxième, le marchand de beurre Casimir Baluchon, prend peur à son tour devant le réveil de Jacques et s'enfuit. D'autres créanciers arrivent, menaçants, mais Jacques les chasse à coups de bâton.