Cette comédie reprend le procédé baroque du théâtre dans le théâtre, mais c'est un spectacle de marionnettes auquel assistent les personnages, sans doute pour accroître leur ridicule de campagnards se retrouvant à Paris. Elle a d'abord été représentée à l'intérieur d'une mascarade, la Réception faite par un gentilhomme de campagne à une compagnie choisie à sa mode, qui le vient visiter, jouée en février 1665 sur la scène du Palais-Royal (le théâtre de la troupe de Molière), et dont l'auteur est le duc de Saint-Aignant. La comédie était la 8e entrée de ce spectacle dont le roi Louis XIV dansa la 10e et dernière entrée, entouré de Paysans et de Paysannes. L'enchâssement est donc double: le spectacle de marionnettes est inséré dans une comédie elle-même représentée à l'intérieur du divertissement royal.

La comédie fut sans doute ensuite détachée de la mascarade pour être jouée plusieurs fois devant la Cour, car l'auteur, dans l'épître qui précède l'édition de sa pièce, dit de ses personnages qu'ils sont « tout bouffis d'orgueil d'avoir tant de fois diverti » le roi. En décembre 1665, elle fut représentée à l'Hôtel de Bourgogne, et elle entre en 1680 au répertoire de la Comédie-Française où elle fut régulièrement jouée (51 fois de 1680 à 1699) et même reprise en 1718 et 1720.

Climène, une provinciale détestant la province, loge dans une auberge de Paris pour tenir compagnie à son père retenu par un procès dans cette ville. Avec sa servante Laurette et son amis le Marquis et Timante, ils se moquent des façons de parler des autres personnages. Tous assistent à un spectacle de marionnettes qu'ils commentent, et se font réprimander par la marionnette de Pantalon.