La Farce des pâtés d'oie est une "boboche", une pièce comique qui clôturait les représentations dans les théâtres de marionnettes de Lille et Roubaix. Au Théâtre de Budt, chaque boboche était associée à une grande pièce spécifique. Ainsi, La Farce des pâtés d'oie suivait la représentation du Grand Saint Antoine.

En 1952, après la fermeture du théâtre, une représentation spéciale de La Farce des pâtés d'oie a été donnée pour un enregistrement audio réalisé par le MNATP (Musée National des Arts et Traditions Populaires).

L'enregistrement suggère que le spectacle a été joué avec des marionnettes à gaine, bien que le Théâtre de Budt ait généralement joué ses pièces avec des marionnettes à fils et à tringle.

L'intrigue est très clairement reprise d'une comédie anonyme du 15e siècle, la Farce du pâté et de la tarte, qui avait été "arrangée en vers modernes" par Georges Gassies des Brulies (Paris: Librairie Charles Delagrave, 1890) et jouée en marionnettes par Paul Ranson en 1892. La fin en était cependant différente: les deux affamés se faisaient copieusement rosser par le pâtissier.

Monsieur Garços a préparé deux pâtés d'oie pour un dîner avec les grandes autorités de la ville. Comme il sera occupé avec les invités, il enverra un domestique chercher les pâtés chez sa femme, Mme Nigodine. Pour éviter le vol, M. Garços convient avec elle d’un signe lui permettant de s’assurer que celui qui demande le pâté est bien envoyé par lui : une chanson. Leur conversation est entendue par deux cousins qui n'ont pas mangé depuis quelques jours. Le premier cousin élabore alors un plan pour obtenir les délicieux pâtés en croûte : ils se feront passer pour lesdits serviteurs. Le plan fonctionne, et le premier cousin reçoit son dîner. Mais lorsque le second cousin vient prendre le deuxième pâté, il se retrouve face à face avec M. Garços. Ce dernier cherche à le punir, mais accepte finalement de le laisser partir s'il promet de ne plus voler.