Imprimé
56 pages
Auteur(s)
Polichinelle (de Guignol)
« M. Gustave Kahn a su découvrir un texte intégral et fidèle de la farce héroïque que l’on reconnaîtra bien telle qu’on a pu l’ouïr aux Champs-Élysées... », écrivent dans un avertissement liminaire les éditeurs de ce petit livre publié chez Eugène Sansot.
Malheureusement, il n'en est rien, car il s'agit d'un plagiat: ce texte est en réalité exactement celui publié en 1836 par Olivier et Tanneguy de Penhoët (pseudonymes d'Alfred Mainguet et Anatole Chabouillet) sous le titre Polichinelle, et qui n'était lui-même que la traduction exacte de la première édition du Punch and Judy anglais: The Tragical Comedy, or Comical Tragedy, of Punch and Judy, publiée par John Payne Collier en 1827-1828. Il ne s'agit donc pas du Polichinelle joué par les marionnettistes de l'avenue des Champs-Élysées à Paris, mais bien du Punch and Judy de Londres...
La référence à Guignol, dans le titre, vient de ce que ce nom désignait depuis le milieu du 19e siècle tous les types de marionnettes à gaine.
Le héros se débarrasse de tous ceux qui le gênent
Polichinelle se fait mordre le nez par le chien Turc. Son maître Scaramouche l'accuse d'avoir maltraité son chien et ils se battent à coups de bâtons, jusqu'à ce que Polichinelle lui fasse tomber la tête des épaules. Dans la scène suivante, Polichinelle demande à Madame Polichinelle leur nourrisson, dont il veut s'occuper : horripilé par les cris de l'enfant, il le frappe contre le cadre du castelet et finit par le jeter par la fenêtre au milieu du public. Au cours de la querelle qui s'ensuit, Polichinelle tue sa femme à coups de bâton. Ensuite il séduit la jolie Charlotte, fille de Scaramouche.
Au deuxième acte, Polichinelle est jeté à terre par son cheval Hector. Il finit par tuer à coups de bâton le Docteur qui vient à son secours. Il fait du tapage avec une cloche et se bat avec le Domestique italien du voisin qui vient lui demander d'arrêter. Au troisième acte, Polichinelle se bat avec un Vieil Aveugle. Quand un Commissaire, un Gendarme, puis le Bourreau viennent pour l'arrêter, il les frappe, mais ils finissent tout de même par le jeter en prison. Polichinelle doit être pendu, mais parvient à pendre le Bourreau à sa place. En dernière instance, le Diable intervient : ils se battent à coups de bâton et Polichinelle finit par triompher.
Éditions et traductions
Polichinelle (de Guignol), précédé d'une étude de Gustave Kahn. Paris: E. Sansot, 1906.