Imprimé
30 pages
Don Giovanni il disoluto
Il castigo impensato, con Famiola disgraziato in amore
Le manuscrit de cette pièce provient des collections de la compagnie Colla et fils, héritière du théâtre de Giuseppe Fiando à Milan. Le personnage comique de la pièce, le Piémontais Famiola, remonterait à 1811 ; il a appartenu au répertoire de la famille Colla jusqu'à la reprise du théâtre Fiando en 1910, où il est abandonné au profit du personnage de Gerolamo, qui donnait son nom à l'établissement. Le texte du manuscrit fut publié en 1958 dans l'ouvrage de Roberto Leydi et Renata Mezzanotte Leydi Marionette e burattini, pour illustrer la présence de Don Giovanni sur la scène du théâtre de marionnettes traditionnel : le sujet était en effet extrêmement populaire dans l'Italie des 18e et 19e siècles. La pièce présente plusieurs points communs avec le texte du livret de Lorenzo da Ponte pour l'opéra de Mozart (1787), laissant ouverte la question d'une éventuelle influence de cette œuvre sur le répertoire traditionnel véhiculé par les marionnettistes au 19e siècle.
L'édition du texte signale des passages biffés par les marionnettistes, généralement les allusions grivoises.
Le séducteur puni
Se faisant passer pour Don Ottavio, Don Giovanni abuse de sa fiancée Donna Anna à l’intérieur du palais royal de Naples, puis s’enfuit en mouchant la chandelle du roi, qui est accouru aux cris de celle-ci. Il est aidé dans sa fuite par son oncle Don Pietro : c’est lui qui se chargera de faire accuser Don Ottavio. Don Giovanni quitte Naples pour la Castille, avec son valet Famiola. En route, ils essuient un naufrage : Don Giovanni en profite pour abuser de la bergère qui les secourt, au grand dam de Famiola qui avait cru la séduire en se faisant passer pour lui. En Castille, ils retrouvent Don Ottavio, qui a dû s’exiler avec son valet Brighella et à qui le roi de Castille a promis la main de la fille du commandeur Oliola (ou Ogliola), elle aussi nommée Donna Anna. Don Giovanni tente alors de la posséder avant son rival, mais il est surpris par Oliola et le tue en duel. Il retrouve cependant le monument que le roi a fait élever à la mémoire du commandeur et invite sa statue à dîner. La statue vient et l’invite à son tour. Don Giovanni se rend avec Famiola à son invitation, accepte de prendre la main de la statue, qui l’exhorte au repentir ; mais il refuse et est emporté en enfer. Brighella, à la poursuite de Don Giovanni, retrouve Famiola seul et lui propose un engagement à la cour du roi de Castille. La pièce se conclut sur le désespoir de Don Giovanni en enfer.
Éditions et traductions
Roberto Leydi, Renata Mezzanotte Leydi (dir.), Marionette e burattini. Milano: Collana del Gallo Grande, 1958, 289-319