
Imprimé
18 pages
Auteur(s)
Estragon und Pimpernelle
Quand il ouvre au public en 1907 son théâtre d’ombres dans le quartier artistique de Schwabing, Alexander von Bernus veut proposer une nouvelle forme d’art dont il revendique la filiation romantique et qui, distincte des spectacles du Chat Noir à Paris, exploiterait davantage l’immatérialité de l’ombre pour s’aventurer sur les terres de l’âme et du rêve. Le mysticisme prégnant dans les cercles intellectuels et artistiques munichois au début du 20e siècle n’est pas étranger à ce projet visant « l'union la plus métaphysique de l'image, de la poésie et de la musique.».
Pour cette pièce, Rolf von Hoerschelmann réalise des décors et des silhouettes rococos qui évoquent les Fêtes galantes de Watteau : le jeu sensuel auquel se livrent les personnages, leurs propos raffinés et le jardin orné de statues suggèrent cette vision idéalisée d’un 18e siècle frivole et léger.
Un jeu d'amour et de hasard
Lassée d’être sans cesse entourée de prétendants importuns, Pimprenelle organise avec Lydia un faux colin-maillard. Les yeux bandés, Pimprenelle devra deviner l’homme qui vient l’embrasser : le premier qu’elle aura reconnu sera l’heureux élu. Inquiet de l’issue incertaine du jeu, Estragon, l’amant de Pimprenelle, est aussitôt rassuré : un signal de Lydia permettra à Pimprenelle de ne pas se tromper à son passage. On se donne rendez-vous le soir dans un jardin. Comme prévu, Estragon est reconnu et leur amour dévoilé. À la nuit tombée, les statues d’une nymphe et d’un faune s’animent et expriment leur désir mutuel, avant de regretter le lever du jour. À l’aube, la fête nuptiale commence et le cortège s'élance.
Première représentation
Schwabinger Schattenspiele
Éditions et traductions
BERNUS Alexander (von). Sieben Schattenspiele. Munich/Leipzig, Georg Müller, 1910, p.3-21.