Imprimé
8 pages
Le Marchand de harengs
Le texte de cette pièce du répertoire ancien de Guignol nous est connu par deux manuscrits: l'un, copié par Victor-Napoléon Vuillerme-Dunand, est conservé dans le fonds Léopold Dor du Musée des Arts de la Marionnette - Musées Gadagne à Lyon, et porte un visa de la censure en date du 14 novembre 1873. Mais, comme l'observe Paul Fournel qui l'a retranscrit et publié, l'état de conservation des feuillets laisse supposer que cette copie est plus ancienne.
Le deuxième manuscrit, intitulé Le Tonneau de harengs, est conservé aux Archives Nationales parmi les archives de la censure (F/18/1216), avec un visa en date du 23 janvier 1867: il fait partie du répertoire joué à Paris par Laurent Josserand et Vuillerme-Dunand, entre 1866 et 1868, lorsque ceux-ci tentent d'y créer un Théâtre Guignol régulier dans un café de la rue Popincourt. Le texte, plus simple, développe davantage la jalousie de Guignol, amoureux de Madelon mais témoin de son infidélité avec l'homme déguisé en Pierrot.
Si la pièce est jouée par les héritiers de la troupe fondée par Laurent Mourguet (Laurent Josserand est son petit-fils, et Vuillerme-Dunand le beau-frère de ce dernier), elle n'est sans soute pas de lui et date plus vraisemblablement des années 1860, lorsque la troupe jouait au Café Condamin, rue Port-du-Temple à Lyon.
Le protagoniste aide un ami à s'enrichir mais renonce à épouser sa fille
Le soir du carnaval du Mardi-Gras, Guignol s'apprête à fermer sa boutique de "regrolleur" (savetier) quand Cadet lui apporte un soulier de femme à réparer sans lui dire à qui il appartient. Niafron, tenancier d'un cabaret, vient se plaindre à Guignol de ses mauvaises affaires. Guignol lui propose un stratagème: mettre en vente les harengs d'un tonneau en annonçant qu'une pièce de vingt francs est cachée dans l'un d'eux. Il offre cinq francs à un passant costumé en Pierrot pour faire la publicité de cette offre. Madelon, fille de Niafron, vient reprendre le soulier déposé par Cadet, mais ni Guignol ni Niafron ne la reconnaissent sous le masque et le domino qu'elle porte pour aller au bal en cachette de son père.
Au cabaret, le tonneau a un énorme succès. Niafron découvre que sa fille est sortie, mais Guignol la lui montre: elle est avec l'homme costumé en Pierrot mais a tellement bu qu'elle est ivre. Guignol donne la pièce de vingt francs au Pierrot pour qu'il fasse semblant de l'avoir trouvée dans un hareng, puis lui propose d'épouser Madelon, ce qu'ils acceptent tous deux.
Autres titres
Éditions et traductions
Le Marchand de harengs, in Paul Fournel, L'Histoire véritable de Guignol. Lyon: Fédérop, 1978.
Le Marchand de harengs, in Paul Fournel, Guignol - Les Mourguet. Paris: Seuil, 1995.