
Manuscrit
18 pages
Auteur(s)
Giulietta e Romeo
Giulietta e Romeo (Juliette et Roméo) est une adaptation de la tragédie de Shakespeare pour l'Opera dei pupi de Palerme. Elle est conservée sur un cahier rédigé en 1947 par Giacomo Cuticchio, à partir d'un texte de Giovanni Pernice écrit en 1912. Sur le cahier, on trouve plusieurs dates des représentations de la pièce. Giovanni Pernice l'avait représentée trois fois entre 1912 et 1922 ; Giacomo Cuticchio l'a ensuite représentée de 1939 à 1960 puis reprise en 1979. Le texte n'est pas écrit sous forme de dialogue théâtral mais il est plus détaillé que les canevas généralement utilisés pour les spectacles sur les paladins de France. L'action est racontée avec précision et les répliques sont écrites à la troisième personne.
Dans cette version de la légende des deux amants de Vérone, on trouve plusieurs thématiques typiques de l'opera dei pupi et des spectacles sur les paladins de France, comme la trahison et la guerre. Le contraste entre les deux familles de Romeo et Giulietta, qui s'explique par une "trahison" du père de Giulietta, dégénère en une véritable guerre, au cours de laquelle Romeo et les siens assiègent Verona. Les deux pères sont alors représentés comme des rois et Romeo, Paride et Tebaldo comme des valereux guerriers. Il est aussi à remarquer que, dans ce texte, Paride est le frère de Giulietta alors que Tebaldo est un prétendant de la jeune fille. En outre, la famille de Giulietta, ici nommée Capoleta, appartient à la faction des Guelfes ; la pièce fait ainsi référence aux conflits entre Guelfes et Gibelins que l'on retrouve dans plusieurs versions anciennes de la légende qui avait inspiré la tragédie de Shakespeare.
Deux amoureux issus de deux familles ennemies trouvent la mort
Le jeune Romeo demande à son père, Timoleone, le nom d'une jeune fille qu'il a vue à l'église et dont il est tombé amoureux. Timoleone lui dit que c'est Giulietta, fille de Capelio Capoleta. Autrefois, Timoleone et Capelio étaient deux amis. Mais un soir Capelio et un autre homme, tous les deux masqués, ont obligé Timoleone à les suivre et ils lui ont demandé de tuer une femme nue, au visage voilé. Puisque Timoleone a refusé, Capelio a tué la femme. C'était l'épouse de Timoleone et la mère de Romeo. Timoleone fait jurer à Romeo, sur la tombe de sa mère, d'oublier Giulietta et de venger plutôt sa mère.
Romeo prépare une guerre contre Capelio Capoleta, afin de détruire toute la ville de Verona. Lors de la première bataille, Romeo tue Paride. Mais quand il comprend que Paride est le frère de Giulietta, il se retire en pleurant. Tebaldo promet à Capelio, endeuillé par la mort de son fils, de tuer Romeo et demande la main de Giulietta en échange. Entretemps, Romeo, travesti en ambassadeur guelfe, se rend chez Capelio pour lui dire que Romeo voudrait la main de sa fille Giulietta. Capelio ne reconnait pas Romeo. Il dit que ce mariage n'aura jamais lieu et que Romeo doit plutôt mourir. Dans le palais des Capoleta, Romeo rencontre Giulietta et son confesseur, le père Lorenzo. Romeo veut que Giulietta s'enfuie avec lui mais elle refuse au nom de "puissances" plus fortes que l'amour : le devoir, la loi et l'honneur. Romeo s'en va. Le père Lorenzo suggère à Giulietta de boire une potion qui la fera passer pour morte pendant 24 heures. Romeo la rejoindra au cimetière et ensuite ils pourront se marier.
Croyant Giulietta morte, Tebaldo va chercher Romeo pour le provoquer en duel. Romeo tue Tebaldo et va chercher un poison pour se suicider. Le père Lorenzo ne peut pas informer Romeo de ce Juliette n'est pas réellement morte car il doit aller bénir une fille en train de mourir. Quand Giulietta se réveille, c'est trop tard : Romeo est à ses côtés mais il a déjà bu le poison. La jeune fille se tue avec un coup de poignard et, peu après, Romeo meurt en l'embrassant. Des anges et un papillon emmènent les âmes des jeunes amants au paradis. Quand Capelio trouve sa fille morte, il se repentit et se suicide. Le père Lorenzo ordonne enfin la construction d'une statue de Giulietta et Romeo, sur laquelle il sera marqué : "I veri fedeli amanti veronesi" (Les véritables fidèles amants Véronais).