Manuscrit
7 pages
Les Mariages à la mode
Le texte de cette petite pièce, jouée dans l'un des castelets installés sur l'avenue des Champs-Élysées, nous est connu grâce à la transcription donnée par le journaliste Auguste Villemot (1811-1870) dans le Figaro-programme, quotidien spécialisé dans l'actualité théâtrale. Il nous montre que Polichinelle n'était pas le seul protagoniste de ces spectacles, et qu'il pouvait céder la place à Pierrot. Le nom de "Théâtre de Guignol" était alors l'appellation générique pour toutes les représentations données par les castelets en plein air (généralement en marionnettes à gaine, mais ici en marionnettes à fils), avant même que le personnage lyonnais ne soit adopté à Paris. L'entrée à ces spectacles (donnant droit à une place assise dans le petit enclos disposé devant le castelet) coûtait deux sous, soit dix centimes.
La transcription de la comédie est suivie d'une parodie de critique théâtrale dans laquelle Villemot fait état du piètre état de certaines marionnettes: celle de Marcassin, par exemple, n'a plus de fil à la main gauche.
Cette notice a été rédigée à partir d'une copie manuscrite de l'article de Villemot conservée dans le Fonds Léopold Dor du Musée des Arts de la Marionnette - Musées Gadagne, à Lyon.
Un amant est contraint au mariage
Pierrot se rend chez l'agent matrimonial Marcassin car il désire épouser une femme qui ait une riche dot avec laquelle il pourra rembourser ses dettes. Après l'avoir interrogé sur ses préférences, Marcassin lui conseille Mademoiselle Putiphar, âgée de 45 ans, borgne et bossue. Il appelle sa bonne, Catherine, pour lui demander d'aller la chercher, et fait semblant de sortir. Pierrot lutine Catherine et lui propose de devenir son amante, tandis qu'il montrera sa future épouse dans une baraque de foire. Catherine accepte et, tandis qu'ils sortent tous deux, Marcassin se félicite secrètement d'avoir marié sa fille.
Au deuxième tableau, les vêtements en désordre de Catherine et de Pierrot montrent qu'ils ont fait l'amour. Le Commissaire interroge Pierrot et lui révèle qu'il surveille depuis longtemps Marcassin qui a ouvert une agence matrimoniale dans le seul but de marier sa propre fille, laquelle n'est autre que Catherine. Comme Pierrot a été surpris avec Catherine, le Commissaire le condamne à l'épouser et les marie tous deux, avec la bénédiction de Marcassin.
Première représentation
Théâtre de Guignol, avenue des Champs-Élysées
Éditions et traductions
Figaro-programme, 28 août 1868.