La pièce Une cabine pour deux fait partie du volume Paris-Pantin : deuxième série des "Pupazzi", paru en 1868. Les pièces de cet ouvrage sont précédées de plusieurs prologues que Lemercier de Neuville improvisait souvent avant le début de ses spectacles.

Comme dans les deux volumes de la première série des Pupazzi (1866), l’auteur compose ses textes à partir de reflets de son époque, de portraits de personnalités connues et d’actualités. Par exemple, l’un des personnages principaux porte le nom de Benoiton, un clin d’œil à Victorien Sardou et à sa comédie en cinq actes La Famille Benoîton, jouée pour la première fois à Paris au Théâtre du Vaudeville en 1865. Ce nom propre a par la suite donné naissance à l’adjectif "benoîton", utilisé pour désigner des personnes riches ayant troqué leurs valeurs contre une quête de richesse matérielle.

Monsieur Prudhomme est également un personnage emblématique créé par Henry Monnier (1799-1877), un auteur, caricaturiste, et dramaturge français. Ce personnage incarne une satire du bourgeois de son époque, symbolisant la prétention, la moralité rigide, et l’esprit conformiste qui caractérisaient cette classe sociale dans la première moitié du XIXᵉ siècle.

Alors que Joseph Prudhomme nage en mer, Madame Benoiton, sans le savoir, se change dans sa cabine. En sortant de l’eau, Prudhomme s’en rend compte et tente d’identifier la personne à l’intérieur en écoutant sa voix. Il évoque les prénoms Ernestine et Chouchoute, exigeant qu’on le laisse entrer. Madame Benoiton finit par découvrir l’identité de cet inconnu insistant et lui promet de ne rien révéler à Madame Prudhomme au sujet de ces mystérieuses figures féminines. Prudhomme propose ensuite de l’accompagner à la baignade, prenant sous sa responsabilité Madame Benoiton qui ne sait pas nager. Peu après, ils quittent la mer pour aller déjeuner.