Selon les indications de Pierre Veber, les cinq premières pièces du recueil Monsieur et Madame Lhomme (1989), dont celle-ci, doivent être jouées dans un castelet avec des marionnettes à gaine. Les manipulateurs, visibles, doivent porter soit un demi-masque, soit un masque articulé en batiste et en cire, permettant au spectateur de voir leurs yeux et le mouvement de leur bouche. Leurs gestes doivent être aussi rigides et anguleux que ceux des marionnettes.

Chaque de ces pièces repose sur une intrigue burlesque et comique mettant en scène les personnages de Monsieur et Madame Lhomme. Ces derniers ont été créés au cabaret La Roulotte par M. Goneau et Madame Blanche Quérette.

Un vieux couple se tient à la fenêtre. Madame Lhomme tente de partager sa nostalgie avec son mari, évoquant une soirée de leur jeunesse. Mais Monsieur Lhomme, insensible au sentimentalisme, reste obstinément indifférent.

Un musicien vagabond passe sous leurs fenêtres, mais M. Lhomme le chasse sans ménagement. Leur jeune voisine Irma reçoit un invité. Intrigué, M. Lhomme, cédant à la curiosité, se plonge dans le voyeurisme. Mais Irma et son visiteur remarquent rapidement qu’ils sont épiés. Ils ferment aussitôt les fenêtres.

N'ayant plus rien à observer, M. Lhomme se couche auprès de sa femme et ferme à son tour les fenêtres. Pourtant, peu de temps après, il les rouvre discrètement. Cette fois, il ne contemple plus la scène chez sa voisine, mais se perd dans des fantasmes d’adultère avec Irma.

Brutalement, des cris le tirent de ses rêveries : Irma appelle à l'aide, battue violemment par son invité à coups de bâton. Puis, le silence retombe. Troublé, M. Lhomme finit par alerter le concierge. Lorsque le concierge entre dans l’appartement d’Irma, il découvre son corps sans vie.

Trois messieurs arrivent sur les lieux du crime. Le premier, journaliste au Figaro, bombarde les Lhomme de questions provocatrices. Le deuxième, journaliste du Journal, en fait autant. Agacé par ces interrogations insistantes, M. Lhomme s’emporte et adresse une parole cinglante au troisième homme, qu’il prend lui aussi pour un journaliste. Mais cette réplique adressée au vrai commissaire de police lui vaut une arrestation.