Un sogno (Un rêve) d'Amalia Ciardini présente des caractéristiques qui reflètent l'approche littéraire de l'écrivaine, avec une intention éthique et éducative, étant donné sa destination aux enfants. Néanmoins, il comporte aussi des éléments de mise en abyme et des références au thème de la frontière étroite entre le rêve et la réalité, un sujet depuis longtemps récurrent au théâtre et qui sera également présent dans, par exemple, dans Sogno (ma forse no) - Je rêve (mais peut-être pas) - de Luigi Pirandello, une vingtaine d'années plus tard.

Vittorio, un garçon aisé, veut se débarrasser de ses vieux jouets - y compris ses marionnettes, qui sont maintenant vieilles - afin de faire de la place pour les nouveaux qu'il attend pour Noël. Il les met dans un panier puis les jette dans la cheminée et s'endort. Pulcinella, miraculeusement épargné, sort de l'armoire et libère ses amis Rogantino et Arlecchino. Tous ensemble ils sauvent aussi Colombina. Ils décrivent Vittorio comme un tyran et expriment leur désir de retourner chez Mastro Bernardo, leur ancien maître, ou de rejoindre Nanni, un jeune homme bienveillant et démuni, qui avait pour habitude de contempler la vitrine de la boutique de jouets de Mastro Bernardo.
Vittorio se réveille et les marionnettes reprennent alors vite leur place. Le garçon pense que les marionnettes lui ont reproché, dans un rêve, son comportement. Il récupère donc les marionnettes dans la cheminée et les donne à Nanni, le fils du jardinier, pour que le petit frère de celui-ci ait aussi des cadeaux de Noël. Vittorio réfléchit aux avantages d'être un enfant riche et pense que son rêve est le fruit de cette prise de conscience.