Ogier le Danois est un chevalier légendaire, l'un des douze preux compagnons de Charlemagne, qui apparaît pour la première fois dans les chansons de geste dites du "Cycle du roi" telles que la Chanson de Roland (fin du 11e siècle). Dans La Chevalerie Ogier de Danemarche de Raimbert de Paris (12e siècle), il s'allie à Didier de Lombardie et prend les armes contre Charlemagne car le fils de ce dernier, Charlot, a tué son propre fils Baudouinet. Il est quelquefois représenté comme valet de pique dans certains jeux de cartes.

L'histoire d'Ogier est parmi les plus souvent représentées par les marionnettistes liégeois. Cette version en trois épisodes est une réduction du cycle traditionnel, réalisée au milieu du 20e siècle à destination des enfants: au début des années 1930, en effet, le Musée Wallon de Liège a Installé dans ses murs un théâtre de marionnettes afin de préserver cette tradition qui était alors en danger.

Le premier épisode est entièrement rédigé; avec dialogues et didascalies. Les deux suivants au contraire sont laissés à l'état de résumés.

Un prologue adressé au public présente l'empereur CharlemagneL Il explique que Geoffroy, prince de Danemark, a refusé de se soumettre à lui, et que son fils Ogier est retenu captif par Charlemagne.

Charlemagne confie à ses chevaliers la garde d'Ogier afin de partir combattre les Sarrasins. Ceux-ci attaquent par surprise Charlemagne, mais Ogier le sauve. Charlemagne, touché par ce geste, le fait armer chevalier, suscitant la jalousie de son fils Charles. Pour prouver sa fidélité à Charlemagne, Ogier convient d'un duel avec Caraheu, chevalier sarrasin du roi Denmont.

Pendant que Caraheu et Ogier se battent, Brunamont, ennemi de Caraheu, frappe Ogier par surprise. Caraheu se juge déshonoré par ce duel déloyal. Brunamont rapporte sa victoire à Denmont, faisant croire à une embuscade des Chrétiens et une trahison de Caraheu. Le roi le félicite mais s'étonne de cette trahison. Ogier, que l'on croyait mort, se redresse et rétablit la vérité. Ogier convoque en duel Brunamont pour relever le défi au nom de Caraheu parti se repentir aux pieds de Charlemagne.

Brunamont et Ogier se battent en présence des deux armées. Brunamont est vaincu, et Ogier veut reprendre son duel contre Caraheu afin de départager les deux camps. Caraheu objecte que le combat serait inégal: il est reposé tandis qu'Ogier est épuisé par son combat précédent. Les deux chevaliers se font l'accolade et leurs deux camps se mettent d'accord pour une trêve.

Le deuxième épisode raconte comment Ogier, provoqué par Charles, frappe Charlemagne et trouve refuge chez Didier, roi de Lombardie. Charles veut convaincre Didier de livrer Ogier à Charlemagne, mais Ogier les surprend et s'enfuit après s'être battu avec eux. À Châteaufort, il est fait prisonnier par Charles. Une nouvelle attaque des Sarrasins est repoussée par Ogier qui montre ainsi sa loyauté à l'égard de Charlemagne. Celui-ci lui accorde son pardon. Ogier demande que Charlemagne lui livre son fils, ce qui lui est accordé, mais Ogier lui pardonne à son tour. Charlemagne offre à Ogier le royaume d'Angleterre.

Au troisième épisode, Ogier qui s'ennuie en Angleterre se rend en Terre Sainte avec le chevalier Gautier. Ils s'emparent de la ville d'Acre, se rendent en pèlerinage à Jérusalem et remportent plusieurs batailles. Mais Ogier est fait prisonnier par les Sarrasins qui veulent exiger une rançon de Charlemagne. Caraheu prend la défense d'Ogier. Après différents malentendus qui les font passer l'un et l'autre pour des traîtres, tous deux s'affrontent en combat singulier pour départager les deux armée. Comme ils sont de force égale, Chrétiens et Sarrasins acceptent de faire la paix.