
1 page
Auteur(s)
L'Âge d'or
Pantomime en un acte
A Paris, le cabaret du Chat Noir organise des spectacles d’ombres pendant presque onze ans. L’« inauguration des ombres japonaises » est annoncée le 26 juin 1886 dans la revue. Le théâtre d’ombres est pourtant en activité depuis déjà quelque temps car la même annonce précise que L’Eléphant en est à sa 195ème représentation. Jusqu’à la mort du fondateur du cabaret, Rodolphe Salis, en mars 1897, le théâtre du Chat Noir, techniquement conçu par le peintre-décorateur Henri Rivière, présente presque une quarantaine de pièces. A l’instar des cafés concerts, puis comme le feront d’autres établissements de variétés et les music-halls, le Chat Noir offre des soirées éclectiques où s’alternent des pièces aux registres et aux formats variés : « outre la pièce principale, chaque spectacle comprenait de petits levers de rideau, de jolies fantaisies, en trois ou quatre tableaux ». Trois types de pièces constituent le répertoire du Chat Noir : les pièces chantées, les pièces récitées et les pièces bonimentées.
L’Âge d’or a d’abord existé sous forme d’une planche de vignettes (une « histoire sans parole ») publiée dans Le Chat Noir (23 septembre 1882). D’après les silhouettes en zinc conservées au Musée d’art et d’industrie de Châtellerault, la pièce d’ombres est une transposition fidèle des vignettes dessinées dont le théâtre d’ombres propose une mise en forme animée.
L’Âge d’or est la seule pièce qu’Adolphe Willette a signée pour le théâtre du Chat Noir. Il s’agit d’une pantomime, très certainement présentée avec un accompagnement musical. Dans un compte rendu détaillé, le critique Hugues Leroux ne mentionne aucun boniment et loue « la grâce mélancolique de cette pantomime que jouent deux petites silhouettes noires sur un fond de clarté lunaire » (28 décembre 1887). Dans un programme du cabaret, plusieurs couplets sont imprimés sous le titre de la pièce et, en 1893, Claudius Blanc et Léopold Dauphin publient une partition avec de nouvelles paroles.
Un jeune homme essaie de séduire sa bien-aimée
Pierrot supplie Colombine de l’aimer. Il s’agenouille, lui récite des vers, joue du violon, peint son portrait, l’époussette comme une statue. Désespéré, il feint de se suicider. Mais en vain. Résigné, Pierrot décide de cultiver des choux. Le temps passe. Il réussit à gagner un louis. Colombine enfin s’émeut et se penche vers lui. Il est à moitié enseveli.
Première représentation
Théâtre d'ombres du Chat Noir
Éditions et traductions
« L’Âge d’or, pantomime en un acte par Willette », texte imprimé dans un programme du théâtre du Chat Noir, imprimé à Paris, par Charles Blot, non daté, exemplaire conservé à la Bibliothèque nationale de France (4-RO-14876).