Imprimé
8 pages
Auteur(s)
Kasperl und der Tod
En 1852, Carl Reinhardt fit paraître une série de pièces pour Kasperl en accompagnement des planches illustrées qu'il publiait alors dans les Münchner Bilderbogen. Le texte d'attribution incertaine sert donc avant tout de légende à un travail graphique qui a fait de Reinhardt le père de la bande dessinée en Allemagne, et n'était certainement pas conçu pour être joué sur la scène. Pour autant, ces courtes saynètes reproduisent des scènes types et des routines du répertoire pour marionnettes à gaine de l’époque, les personnages étant la plupart du temps représentés à mi-corps par le dessinateur. C'est ici au personnage de la Mort que s'oppose Kasperl, au terme d'un cycle que l'auteur conclut avec un épilogue : Kasperl macht Schluß [Kasperl termine], où le héros se dit content de s'être battu avec des chrétiens, des turcs, d'avoir triomphé du diable et de la mort, et annonce son intention d'aller boire de la bière, en demandant au public de lui laisser un pourboire généreux. Cet épilogue, adressé à ces « Messieurs » (meine Herren), indique bien que Reinhardt ne conçoit pas son « théâtre de Kasperl » comme le théâtre d'enfants qu'il deviendra par la suite, avec l'établissement munichois de Joseph Leonhardt Schmid, dit « Papa » Schmid. Kasperl apostrophe au contraire le lectorat de la presse satirique où Reinhardt publiait ses illustrations, un lectorat principalement masculin.
Le héros triomphe de la mort
Kasperl traîne sur la scène le cadavre du diable qu'il a tué dans Kasperl und der Teufel et s'en débarrasse en le jetant hors du castelet. Sa femme lui annonce soudain que la Mort approche et s'enfuit à toutes jambes. La Mort annonce à Kasperl qu'il est temps de mourir, sur quoi il lui répond qu'il n'en a pas le temps. Comme la Mort insiste, il demande à aller encore embrasser sa chère épouse avant de s'en aller : il revient avec son bâton et, laissant la Mort le précéder, il la fait voler le squelette en morceaux d'un grand coup dans le dos. Il s'en va en chantonnant : tout le monde célèbrera désormais Kasperl pour avoir vaincu la Mort.
Éditions et traductions
Carl Reinhardt, Das wahrhaftige Kasperltheater, Münchner Bilderbogen, 1852
Louis Lemercier de Neuville, Histoire anecdotique du théâtre de marionnettes. Paris: Calmann-Lévy, 1892, p.67-69.
(Français)