Imprimé
138 pages
Auteur(s)
Titellas febles
Titellas febles (Faibles marionnettes), un des premiers écrits de Frederic Pujulà, a été publié en 1902. Il est généralement classé parmi ses textes narratifs alors qu'il s'agit à l'évidence d'une pièce de théâtre dans laquelle apparaissent deux personnages majeurs du théâtre de marionnettes catalan traditionnel, Titella et Cristeta. Son argument principal est l'absence de liberté de la marionnette, allégorie de la condition humaine. Le texte est précédé d'un long prologue de l'écrivain Emili Tintorer, ami et collaborateur de Pujulà, qui souligne qu'il ne s'agit pas d'une pièce pour enfants, mais d'un exposé sans complaisance des sentiments éprouvés par "des marionnettes qui semblent être des personnes". Sa publication est accompagnée, pour chaque scène, d'une gravure de Pujulà.
La pièce préfigure El Titella pródig de Santiago Rusiñol (1911), qui fut mise en scène avec des acteurs jouant le rôle de marionnettes. Mais l'action chez Pujulà, très réduite, se limite au dialogue entre les deux personnages. Le texte semble n'avoir jamais été porté à la scène.
Une marionnette se décompose psychiquement et matériellement
Titella et Cristeta discutent longuement de leur amour, de la condition des marionnettes et de leur absence de liberté. Titella, dans la boîte où il est rangé, est envahi d'un désespoir qui s'aggrave sous l'action des larves rongeant sa tête de bois. Dans la scène finale, Titella se décompose entre les bras de sa bien-aimée Cristeta qui le pleure, inconsolable. Peu de temps après elle sèche ses larmes et, dans une sorte d'état second, elle s'approche de la boîte dans laquelle se trouve Cristòfol (le troisième protagoniste des marionnettes catalanes) et part à la recherche d'un autre être avec lequel parler et vivre.
Éditions et traductions
Frederic Pujulà, Titellas febles. Barcelona: Joventut, 1902.