Cette pièce est parue dans le premier recueil de théâtre de Kasperl publié par Pocci en 1855, sous le titre Neues Kasperl-Theater. Les six petites pièces qu'il contient comptaient certainement parmi celles que Pocci jouait à ses enfants dans la maison d'Ammerland, sur les bords du lac de Starnberg. L'auteur ne semble pas avoir envisagé d'abord de les donner en dehors de ce cercle privé, mais il autorisa néanmoins le marionnettiste Josef Leonhard Schmid à les porter sur la scène de son nouveau théâtre de marionnettes. Kasperls Heldentaten est une parodie du genre troubadour très prisé à l'époque romantique et dans lequel Pocci s'était déjà illustré... comme illustrateur.

Kasperl est écuyer du chevalier Kuno. Lors d'une chasse dans les bois, il rencontre un ermite qui lui offre à boire et à manger. De bonne humeur, Kasperl lui donne une gifle. La situation dégénère et il finit par embrocher l'ermite sur sa hallebarde. Kuno survient, ignorant de ces entrefaites. Le magicien Murischuripixtimixtistopheles entreprend de les capturer tous deux pour les faire cuire dans sa cuisine de sorcier. Il se transforme en monstre et veut manger Kasperl : celui-ci lui donne en pâture le cadavre de l'ermite, mais cela ne suffit pas à le rassasier. Kasperl lui donne alors des coups de hallebarde jusqu'à ce qu'il s'effondre, mort. Le chevalier Kuno arrive enfin, mais le magicien réapparaît tout à coup : le monstre n'était qu'une illusion. Kuno s'enfuit à toutes jambes. Kasperl n'a pas le temps de le suivre. Le magicien le prend à son service et lui donne un chaudron à surveiller, en le menaçant de le faire cuire dans le chaudron s'il fait mal son travail. Mais au lieu de cela, Kasperl le pousse dans le chaudron, qui explose : Kasperl s'envole jusqu'à la lune et revient sur terre après avoir visité toutes les tavernes qui s'y trouvent...