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32 pages
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La Malle fantastique
Comédie bouffe en un acte et deux tableaux
La Malle fantastique fait partie de la petite collection de pièces de « Théâtre de Guignol » (parisien) publiées sous le nom d’Henry de Graffigny. Ces pièces, destinées à être jouées par les particuliers, comportent toujours une série d’«Indications pratiques » sur les décors, la distribution des rôles, les costumes et accessoires ainsi que des conseils sur l’exécution technique du spectacle.
Le personnage de Lardouillot est joué par Cassandre, Gouleau par « le Père Guignol », Latruffe par Pierrot, Madame Lardouillot par la Mère Michel, la Mère Gouleau par la Mère Guignol et Bouyasse par la marionnette de « l’Auvergnat ».
La Malle fantastique reprend l'intrigue de La Malle de Berlingue de Louis-Edmond Duranty (1864). Graffigny, cependant, situe la pièce « au 19e siècle dans une petite ville de province » et la rapproche du vaudeville par son rythme et son ancrage social, quand Duranty élaborait une comédie autour des masques d’Arlequin et de Pierrot. Plusieurs personnages sont fortement caractérisés comme Lardouillot, qui exerce la profession de « commissionnaire en peaux de lapin » ou encore l’Auvergnat, un chiffonnier, personnage emblématique de l’exode rural au 19e siècle.
Fausses morts en série
Lardouillot recommande à sa femme de prendre soin de sa précieuse malle pendant qu'il s'absente. Le Père Gouleau rend visite à Mme Lardouillot et s’enivre avec elle. Alors qu’ elle veut danser, il la repousse et elle tombe inanimée. Madame Gouleau aide son mari à cacher le corps dans la malle. Gouleau fuit quand on sonne à la porte. Entre Latruffe, le livreur, et Mme Gouleau lui offre la malle comme pourboire. Découvrant le contenu de la malle, Latruffe la revend à un Auvergnat. Ouvrant à son tour la malle, l’Auvergnat décide de l’emporter quand même et d’empailler la femme morte. Cherchant à remplacer la malle de Lardouillot avant son retour, Gouleau achète celle de l’Auvergnat, mais il découvre qu’il s’agit de la malle au cadavre. Arrive le gendarme qui voit le corps dans la malle et veut arrêter Gouleau, mais celui-ci, en s’enfuyant, repousse le Gendarme qui tombe mort dans la malle. Sous le poids du corps du Gendarme, Mme Lardouillot est ramenée d’un coup à la vie. Elle appelle à l’aide : l’Auvergnat arrive, la reconnaît et profite de la situation pour s’approprier la malle. Au moment où l’Auvergnat ouvre la malle, le Commissaire arrive et veut l’arrêter, mais l’Auvergnat accuse Mme Lardouillot du meurtre. Le Commissaire veut faire pendre l’Auvergnat et Mme Lardouillot. Lardouillot revient et se présente comme propriétaire de la malle. Le Commissaire pend Lardouillot et le Gendarme s’éveille au même moment. Tandis que le Gendarme monte la garde devant le pendu, Mme Lardouillot le supplie de prendre la place de son mari un bref instant pour essayer de le sauver. Tous s’en vont en laissant le Gendarme pendu. La Commissaire revient, décroche le Gendarme pendu et, pour le punir, le roue de coups de bâton. Puisqu’aucun meurtre n’a eu lieu, le Commissaire déclare que personne ne sera pendu.
Éditions et traductions
Paris : Librairie Bricon et Lesot