Imprimé
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Auteur(s)
Le Noël de Guignol
ou l'Auberge des fantômes
Dès la scène d’exposition, l’auteur, Dénis Valentin, situe les personnages dans un lieu propice à de multiples rebondissements : une maison hantée. Il joue aussi sur la référence au célèbre mélodrame L’Auberge des Adrets (1823) -qui a vu naître le fameux personnage du bandit et escroc flamboyant Robert Macaire (rôle créé par le grandiose acteur Frédéric Lemaître)- en baptisant précisément son auberge soi-disant hantée « L’Auberge des Adrets ». L’auteur mobilise ainsi plusieurs registres allant de l’épouvante à la farce et joue avec les codes du théâtre (y compris le théâtre dans le théâtre), mais aussi avec ceux du cinéma naissant (le film de brigands et le film d’épouvante dont Gnafron et Cadet répètent ici une scène).
Une auberge soi-disant hantée devient le lieu de retrouvailles de trois amis le soir de Noël
La tante de Guignol vient de mourir, lui laissant en héritage son auberge délabrée « L’Auberge des Adrets », isolée dans la montagne. Martin, le cousin de Guignol, dort sur place en attendant l’arrivée de Guignol, mais il n’est pas rassuré car on dit que la maison est hantée et que des brigands en cavale aiment à s’y réfugier. Guignol arrive sur place le soir de Noël et Martin retourne au village. Pendant que Guignol examine les lieux, Gnafron et Cadet pénètrent dans l’auberge à son insu. Les deux compères viennent y répéter une scène d’épouvante destinée à un film qui porte sur une bande de brigands qui pillaient autrefois les maisons isolées et en tuaient les habitants. Guignol essaie de dormir sur un vieux matelas, mais il est sans cesse dérangé par une souris, une araignée, un chat puis deux serpents qui occupent la bicoque. Gnafron et Cadet répètent la scène où ils sont censés assassiner l’aubergiste. Guignol les entend dans le noir, pense s’on veut l’assassiner et cherche à se faire passer pour un fantôme pour les effrayer. Gnafron et Cadet, d’abord apeurés, finissent par reconnaître leur ami Guignol. Tous trois trinquent en se souhaitant un joyeux noël.
Éditions et traductions
Denis Valentin, Le Noël de Guignol ou l'Auberge des fantômes, Lyon : D. Valentin, 1897-1919