Imprimé
16 pages
La Poule noire
Publiée pour la première fois par Duranty l’édition de 1863 de son Théâtre des marionnettes du Jardin des Tuileries, La Poule noire est une pièce dont l’intrigue en trois parties multiplie les rebondissements et les effets spectaculaires. Polichinelle et Pierrot, toujours prêts à faire un mauvais coup, s’en prennent à un sorcier et s’en trouvent punis, tantôt directement, tantôt indirectement. Tous deux subissent mauvais sorts, humiliations et mauvais traitements de la part des sorciers, du diable, d’un cocher ou encore d’un charcutier, sans pour autant qu’on les voit s’amender. Au contraire, le coup final appartient à Polichinelle, qui se venge de tout ce qu’il a subi sur le sorcier en le mettant à mort. Duranty nous avait bien prévenu, dans sa note précédant la pièce, avec la verve satirique qui le caractérise, de la naïveté excessive des sorciers et autres magiciens, hommes de pouvoir vite réduits à néant sitôt qu’on les prive de l’objet fétiche dans lequel, croient-ils, que réside leur puissance.
Deux voleurs punis par un sorcier et par le Diable
Espérant trouver de l’or, Pierrot et Polichinelle s’introduisent chez le sorcier, mais sont surpris par une poule noire qui les attaque. Polichinelle s’enfuit avec la poule, mais Pierrot, piégé, se cache dans un chaudron. Le sorcier, affolé, appelle ses collègues à l’aide et tous tentent de conjurer la perte de la poule à l’aide d’une potion préparée dans le chaudron. Pierrot s’agite dans le chaudron — ce qui fait fuir les sorciers — puis se découvre. Pour le punir, le sorcier l’affuble d’une tête d’âne. De son côté, Polichinelle, affamé, tue la poule, ce qui fait disparaître la poule et apparaître le Diable. Pour punir Polichinelle, le Diable l’affuble d’une tête d’âne rouge. Polichinelle et Pierrot reviennent menacer le sorcier pour qu’il leur rende leur apparence, mais celui-ci dit avoir perdu ses pouvoirs en perdant sa poule. Pierrot fouille parmi les potions du sorcier et trouve une crème qui lui rend sa tête. Mais le sorcier s’enfuit avec le produit, poursuivi par Pierrot. Arrive un cocher qui, trouvant Polichinelle magnifique, le fouette et veut l’atteler à sa carriole. Polichinelle se défend à coups de bâton et le cocher s’enfuit. Prêt à tout pour retrouver sa tête, Polichinelle teste une autre pommade du sorcier, mais il se retrouve alors avec une tête de cochon. Apercevant Polichinelle, un charcutier accourt et s’émerveille de ce cochon qui parle ; mais, le prenant pour un fou, Polichinelle le chasse à coups de bâton. Pierrot revient avec le remède et Polichinelle récupère sa véritable tête. En sortant avec Pierrot, Polichinelle croise le sorcier et le tue d’un coup de bâton.
Première représentation
Théâtre de marionnettes du jardin des Tuileries
Éditions et traductions
Duranty, Théâtre des marionnettes du jardin des Tuileries, texte et composition des dessins par M. Duranty. Paris: MM. Dubuisson et Cie, Éditeurs-Libraires, 1862.
Louis Edmond Duranty, Théâtre des marionnettes, Arles, Actes sud, Coll. Babel, 1995. ISBN: 978-2-7427-0652-5