Le projet initial de Simon Delattre (Compagnie Rodéo Théâtre, France) qui a donné lieu à une commande d’écriture passée à l’autrice Magali Mougel était celui d’un spectacle conçu autour du personnage de Sarah Winchester (1839-1922). Héritière de la fortune des Winchester amassée grâce à l’invention et la vente de la fameuse carabine du même nom, cette femme a passé une grande partie de son existence hantée, disait-elle, par les fantômes de tous ceux qui avaient été tuée avec cette arme. Persuadée que ces esprits vengeurs avaient programmé sa mort sitôt la construction de sa maison achevée, elle en prolongea les travaux jour et nuit durant plusieurs décennies, obtenant ainsi une construction aussi tortueuse que son esprit dérangé.

Le texte écrit par Magali Mougel, Poudre noire, et mis en scène par Simon Delattre ne conserve presque rien de la véritable Sarah Winchester. Cependant, c’est bel et bien une histoire de fantômes. La protagoniste est une adolescente confrontée aux fantômes de sa mère, hantée par ses peurs. Le spectacle - une création tout public à partir de 12 ans - s’adresse plus particulièrement aux adolescents, une tranche d’âge très intéressée par la thématique des fantômes. Poudre noire entremêle la présence des acteurs et des marionnettes.

Emily vit avec sa mère Sarah dans une maison isolée qui semble hantée. Elle a du mal à s'intégrer au collège et tout le monde pense que sa mère est une sorcière à cause de son comportement étrange et du fait qu'elle ne quitte jamais la maison. Branwell est le seul camarade qui n'a pas peur de traîner avec elle et tous deux passent de plus en plus de temps ensemble. La jeune fille aimerait mener la vie d’une adolescente normale, mais sa mère ayant peur de tout, elle l'en empêche. Peu à peu, à travers des apparitions et des flashbacks sur l'histoire de sa mère, on découvre qu'un ancien accident est à l'origine de ses angoisses. À seize ans, Sarah était avec celui qui aurait dû être le père d'Emily, mais qui a été tué par un de ses amis, pour plaisanter. Des années plus tard, chez Branwell, la même scène semble se répéter.