Imprimé
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Polichinelle roi des Sylphes
Les Sylphes sont, dans les théories du médecin, philosophe et alchimiste suisse alémanique Paracelse (1493-1541), des génies de l'air. Ils font leur première apparition dans la littérature française en 1670 dans Le Comte de Gabalis, ou Entretiens sur les sciences secrètes, livre dans lequel Henri de Montfaucon, dit l'abbé de Villars, fait la satire des croyances occultes, mais sous une forme romancée qui ne fut pas toujours comprise. Le très grand succès du Comte de Gabalis donne naissance à de nombreux contes, romans et variations théâtrales autour des personnages de sylphes ou de leurs pendants féminins, les sylphides.
Manuscrit anonyme de la collection Soleinne (Bibliothèque nationale de France, Ms fr 9312), Polichinelle roi des Sylphes s'inscrit dans le prolongement de cette vogue, et plus particulièrement de deux pièces présentées l'année précédente, La Sylphide de Biancolelli et Romagnesi à la Comédie-Italienne, et Le Sylphe supposé, opéra-comique de Barthélémy-Christophe Fagan et Charles-François Panard. Toutefois, comme l'observe Françoise Rubellin qui en a édité le texte, Polichinelle roi des Sylphes n'a que très peu de points communs avec La Sylphide, et aucun avec Le Sylphe supposé.
Une satire des habitants de la capitale
La Reine des airs, invisible, déclare son amour à Polichinelle. Celui-ci est transporté dans son palais et reçoit les hommages d'une Suivante, d'un Comédien, d'un Poète et d'un Musicien. Chacun donne l'occasion de moquer l'immoralité et les travers des Parisiens. La Reine se joint à Polichinelle pour assister au divertissement dansé par les Sylphes et au vaudeville final.
Première représentation
Foire Saint-Laurent, marionnettes de Bienfait
Éditions et traductions
Françoise Rubellin (dir.), Marionnettes du XVIIIe siècle, Anthologie de textes rares. Montpellier: Espaces 34, 2022: 157-173.