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Fais-me voir, Jérôme
ou la Racine merveilleuse
Fais-me voir, Jérôme, plus connue sous le titre de La Racine merveilleuse, est l'une des pièces les plus anciennes du répertoire pour Guignol, généralement attribuée à Laurent Mourguet lui-même. Elle est publiée dans le deuxième recueil rassemblé par Jean-Baptiste Onofrio (Théâtre lyonnais de Guignol, Lyon, N. Scheuring, 1870). Le Musée des Arts de la Marionnette - Musée Gadagne, à Lyon, conserve un manuscrit de la pièce ayant appartenu à Victor-Napoléon Vuillerme-Dunant, visé par la Préfecture du Rhône le 14 janvier 1853, ainsi que plusieurs autres manuscrits plus tardifs. Le voyageur revenu d'Amérique est parfois appelé Jérôme Mouton, ce qui explique le titre de la pièce.
La pièce fait aussi partie du répertoire présenté par Laurent Josserand et Vuillerme-Dunant pendant leur séjour à Paris en 1866-1868, comme en témoigne un manuscrit visé par la censure (Archives Nationales, F.18/1216).
Nous privilégions ici, comme la plus authentique, la version manuscrite de Vuillerme-Dunant retranscrite par Paul Fournel. Un texte plus complet, reconstitué par Gaston Baty au début des années 1930, est très proche de celui publié par Onofrio et accessible en ligne (voir le lien ci-dessous).
La mégère apprivoisée
Durand, un Lyonnais qui s'est enrichi à la Martinique, revient à Lyon et cherche à obtenir des nouvelles de son ancien domestique Guignol. Il rencontre Niafron qui lui raconte que Guignol est tenu enfermé chez lui par sa femme Madelon qui le bat, l'insulte et l'oblige à faire tous les travaux ménagers. Durand confie à Niafron, pour qu'il la remette à Guignol, une "racine merveilleuse" ramenée des Amériques, et qui n'est autre qu'un bâton. Niafron use d'un subterfuge pour faire sortir Madelon: il l'invite au restaurant et la quitte avant le dessert pour retrouver Guignol. Niafron montre à ce dernier comment il doit, pour se faire obéir, d'abord menacer Madelon avec le bâton en lui disant "Femme, vois Jérôme" puis, si elle s'obstine, "Femme, prends garde à Jérôme", et enfin, sur les mots "Femme, sens Jérôme", la battre. Madelon revient, Guignol applique la leçon donnée par Niafron et soumet ainsi sa femme à ses ordres.
Autres titres
Éditions et traductions
La Racine merveilleuse (Fais-me voir, Jérôme), in Paul Fournel, L'Histoire véritable de Guignol. Lyon: Fédérop, 1978.
La Racine merveilleuse (Fais-me voir, Jérôme), in Paul Fournel, Guignol - Les Mourguet. Paris: Seuil, 1995.