Auteur

Laurent Mourguet

1769 – 1844

Laurent Mourguet a d'abord exercé le métier de canut (ouvrier tissant la soie) puis celui de marchand ambulant avant de devenir, en 1797, arracheur de dents. C'est pour attirer la clientèle qu'il commence de jouer des farces de Polichinelle en marionnette à gaine, dans un castelet placé à côté du fauteuil où s'asseyent les patients qu'il opère, dans les marchés et sur les places. Mourguet se forme comme manipulateur, constructeur, décorateur et machiniste dans l'une des "crèches" lyonnaises, ces salles de spectacle qui à Noël représentent la Nativité, mais jouent un répertoire profane le reste de l'année. Accompagné du "Père Thomas" (Lambert Grégoire Ladré), acteur et violoniste, il obtient un succès croissant qui le décide à se consacrer entièrement à cette activité, notamment dans le "jardin chinois" de la colline de Fourvière.

Le premier personnage qu'il invente est celui de Gnafron, inspiré par le Père Thomas, puis vient Guignol qui reprend certains éléments du Père Coquard de la crèche, et Madelon, compagne de Guignol. Par tradition, on date de 1808 l'apparition de Guignol, mais rien ne permet de l'attester: aucun document écrit ne subsiste des débuts de l'activité de Mourguet. Celui-ci, après le départ du Père Thomas, constitue une petite troupe familiale, avec son fils Étienne, sa fille Rose-Pierrette, puis Louis Josserand l'époux de cette dernière. Ils ne jouent pas seulement à Lyon, mais aussi dans les villes alentour et jusqu'à Vienne, Roanne ou Saint-Étienne. Le Café du Caveau accueille, en 1826, le premier spectacle de Guignol permanent, mais c'est seulement en 1838 qu'on a la certitude qu'il est tenu par Étienne Mourguet. Laurent, pour sa part, prend sa retraite en 1840 et va s'établir à Vienne pour les dernières années de sa vie.

Les pièces attribuées à Laurent Mourguet, publiées par Jean-Baptiste Onofrio en 1865, ont sans doute été progressivement élaborées avec le concours des autres membres de la troupe. Les traces les plus anciennes qui nous sont restées sont les manuscrits déposés à la Préfecture du Rhône en 1852, afin d'obtenir le visa de la censure, par l'un de ses membres, Victor-Napoléon Vuillerme-Dunant: celui-ci les signe de son propre nom.

Illustration peinte d'un buste masculin du 19e siècle. L'homme exprime une certaine sympathie, il sourit.

Laurent Mourguet, vers 1825.

© Musées des Arts de la Marionnette - Musées Gadagne

Œuvres

Identifiants

VIAF
76320551
IDREF
080879640
ISNI
0000000076899893