Manuscrit
34 pages
Il Giudizio di Paride
On ignore presque tout du Giudizio di Paride, recopié sous forme manuscrite en 1878 en un lieu inconnu. Le manuscrit appartenait au marionnettiste Giuseppe Concordia (1882-1962), né à Vercelli (Piémont). La pièce est construite de manière relativement ferme, autour du diptyque formé par Paride (Pâris) et son écuyer Gianduja. A Paride incombe la tâche d'attribuer la pomme de Discorde à la plus belle des trois déesses; à son écuyer, celle de décider, entre les trois Furies, qui occupera la place d'honneur auprès de Proserpina. A la pastorale traditionnelle, qui récupère les thèmes mis à l'honneur par l'opéra ou la peinture, répond un thème farcesque qui voit le pauvre Gianduja frotté de coups par les Furies brandissant leurs serpents. La pomme d'or, accessoire truqué récurrent dans le spectacle, s'échange de main en main dans un jeu que viennent compléter les effets spectaculaires marquant l'arrivée des dieux (Mercurio dans sa nuée, les trois déesses sur leur char). L'ensemble est accompagné de musique produite par un petit orchestre, et qui souligne les mouvements des dieux de manière expressive.
Un berger doit choisir la plus belle entre trois déesses
Paride et Gianduja discutent de la force de l'amour: l'écuyer raille son maître d'être si fervent admirateur du dieu Amore, mais Paride met en garde son serviteur contre la puissance de l'amour et lui raconte l'histoire de Peristea, transformée en colombe pour avoir outragé le dieu. C'est l'occasion d'une réflexion comique sur les transformations que Gianduja aimerait subir (âne, ours, cochon: chaque animal a ses avantages, y compris celui d'être transformé en saucisse pour le dernier). Gianduja, sans tenir compte des avertissements de son maître, poursuit sa diatribe contre Venere (Vénus) en évoquant les avanies et douleurs physiques subies par les amoureux.
Paride, avide de gloire, demande à son écuyer de l'attendre pendant qu'il va se confronter aux athlètes de la Grèce; Gianduja rappelle les outrages, les insultes et coups de bâtons qu'il a reçus lors de la dernière absence de son maître, du fait de son accent piémontais. Au milieu de cette discussion, la scène est envahie de nuages qui laissent apparaître le dieu Mercurio: envoyé par Giove (Jupiter), le messager raconte l'histoire de la pomme de Discorde, et confie à Paride le soin de juger laquelle des trois déesses est la plus belle. En parallèle, Gianduja se voit confier le rôle de juge entre les trois Furies, qui se battent pour la prééminence auprès de Proserpina - Minos et Radamante n'ayant pas réussi à ramener la concorde entre elles.
Lors de l'arrivée des trois déesses, Paride congédie Gianduja qui souhaitait profiter du spectacle. Chacune sur son char, annoncées par Armonia, elles plaident tour à tour leur cause en promettant à Paride une série de récompenses. C'est Venere (et l'amour d'Elena, Hélène de Sparte) que Paride récompense en lui jetant la pomme. Giunone (Junon) en fureur promet au berger toute sa haine, Minerva la tranquillité. La scène suivante voit Gianduja aux prises avec les Furies, qui lui promettent que l'esprit de vengeance lui sera à jamais favorable: comme il refuse de choisir entre elles et tente de les congédier, elles le battent. Le berger emmène son écuyer au temple de Venere pour expier son erreur et demander pardon au dieu Amore, responsable selon lui des mésaventures de Gianduja.