Cette pièce est caractéristique des parodies avec Guignol telles qu'on les jouait à Lyon entre la fin du 19e et le début du 20e siècle. Marcel Temporal note qu'une pièce de ce titre fait partie du répertoire du Théâtre du Passage de l'Argue en 1910. L'exemplaire dactylographié, provenant de la collection Temporal, est conservé à l'Institut International de la Marionnette (Charleville-Mézières). Il porte plusieurs corrections manuscrites et des feuillets collés pour de plus amples modifications en vue d'une mise en scène. L'allusion à la prohibition de l'alcool aux Etats-Unis (1919-1933) permet de dater cette dactylographie des années 1920.

Le conte d'Aladin et la lampe merveilleuse, ajouté par Antoine Galland au recueil des Mille et une nuits auquel il n'appartenait pas originellement, est souvent repris par les guignolistes. Le Musée Gadagne, à Lyon, conserve un Guignol Aladin manuscrit d'Albert Chanay daté de 1906.

La femme de Gnafron et Madelon, la fiancée de Guignol, réfléchissent aux moyens de se faire obéir des deux hommes. Déguisé en marchand de tapis, un magicien africain, Bakar, propose à Guignol et Gnafron de les emmener en Egypte. Là, Guignol est appelé Aladin, et tous deux deviennent les serviteurs de Bakar. Celui-ci est à la recherche d'une lampe magique cachée dans une cave, mais l'escalier qui y conduit est piégé. Lorsque Guignol et Gnafron réclament leurs gages, Bakar envoie malicieusement Guignol chercher la lampe, mais celui-ci évite les pièges, s'empare de la lampe et, découvrant ses pouvoirs magiques, décide de s'en servir pour obtenir la main de la fille du sultan, la princesse Badroulboudour. Il va pour cela au palais du sultan et promet à celui-ci de combler tous ses désirs. Bakar, qui veut lui aussi épouser la princesse, convainc Gnafron de lui donner la lampe magique. C'est donc lui qui offre au sultan les cadeaux promis par Guignol, et épouse la princesse. Pendant la nuit de noces, Guignol qui s'est introduit dans la chambre nuptiale réussit avec l'aide de la princesse à reprendre la lampe magique. Il fait disparaître Bakar et épouse Badroulboudour. Tous deux reçoivent le sultan dans leur nouveau palais construit par le génie de la lampe.