Imprimé
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La 95a parte di Tore ’e Criscienzo
La terribile scena di sangue all'isola di Ventotene. I misteri della camorra - Ciccillo Cappucce e il suo bel cuore ovvero Li sovirchiarie e l'abuse de Tammaro Palmiere e la collera di Tore 'e Criscienzo. Il pericolo di Pasquale Cardone e i suoi. Un'altra infamia de Frungillo o scemo. 1° Il giuramento di Tore 'e Criscienzo. 2° Sangue e tradimento. 3° O scemo e la sua vittima
Ce 95ème épisode de l’histoire du camorriste Tore ’e Criscienzo (19e siècle), appartenant au marionnettiste napolitain Ciro Perna, avait été copié le 4 février 1904 par Pasquale Buonandi. Il fait partie d'un long cycle de spectacles sur des criminels napolitains. Pendant plusieurs mois, chaque soir les spectateurs pouvaient assister à un nouvel épisode de cette longue histoire. Ces longs cycles étaient typiques de l’opera dei pupi. Au 19e siècle, à Naples comme en Sicile, les théâtres de pupi s'étaient spécialisés dans des cycles de spectacles sur les exploits de Charlemagne et de ses paladins, inspirés de plusieurs poèmes chevaleresques de la Renaissance italienne (comme le Roland furieux de l'Arioste, le Roland amoureux de Boiardo ou le Morgante de Pulci). Puis, au début du 20e siècle, dans les théâtres napolitains, se diffusèrent également des cycles de spectacles sur les camorristes.
Parmi ces cycles sur les histoires de la camorra, le plus représenté était celui dont est tiré cet épisode. Le personnage principal, Tore 'e Criscienzo (Salvatore De Crescenzo), est un camorriste ayant réellement existé, connu surtout parce qu'en 1860, quand le roi des Deux-Siciles s'enfuit de Naples et Garibaldi arrive dans la ville, le prefet de l'époque le nomme, avec d'autres cammorristes connus, chef de la garde citoyenne. Dans l'histoire telle que la raconte l'opera dei pupi, Tore 'e Criscienzo reste fidèle au roi des Deux-Siciles mais il est accusé injustement de l'avoir trahi par un autre camorriste. Il est alors condamné à mort et sauvé par Garibaldi, présenté ainsi comme un « chef juste » et un héros positif.
Ce texte est un important témoignage sur ce répertoire très apprécié du public, dans lequel plusieurs histoires de camorristes, brigands, prisonniers, policiers et camorristes-policiers se croisent. En particulier, cet épisode raconte trois histoires, situées dans trois lieux différents et annoncées par la longue série de sous-titres. La première série de titres (La terrible scène de sang sur l'île de Ventotene. Les mystères de la camorra - Ciccillo Capucce et son beau coeur) fait référence à la tentative de meurtre du camorriste Ciccillo Cappucce, représentée dans le deuxième acte. La partie suivante du sous-titre (Les vexations et les abus de Tammaro Palmiere et la colère de Tore 'e Criscienzo) présente un épisode développé dans le premier acte : le conflit entre Tore 'e Criscienzo et Tammaro Palmiere, sur l'île de Favignana, où ils sont emprisonnés. Puis, deux autres sous-titres (Le péril vécu par Pasquale Cardone et les siens. Une autre infamie de Frungillo 'o scemo) font référence à l'histoire de la capture et de la libération d'un brigand, représentée dans les trois actes du spectacle. Enfin, toute ces intrigues et les trois actes sont ainsi synthétisés : « 1er Le serment de Tore 'e Criscienzo. 2e Sang et trahison. 3e 'O scemo et sa victime ».
Plusieurs criminels complotent et s'affrontent
Dans la première scène, Frungillo trahit Cataldo et Sommentella, accusés de brigandage, et les fait arrêter. Le juge de première instance Frigerio, les prêtres Paolo et Agazio, un lieutenant et plusieurs soldats de l'armée royale participent à l'embuscade. Frigerio, remarquant la beauté de Sommentella, demande aux soldats de conduire la jeune fille dans une chambre de sûreté et Cataldo en prison. Agazio, Frungillo, Frigerio et Paolo chercheront les autres bandits de la bande de Cataldo. La deuxième scène est située devant un café, sur l'île de Favignana (en Sicile), où plusieurs criminels purgent leur peine. Le prisonnier calabrais Tammaro Palmiere importune la fille du propriétaire du café et menace celui-ci et son fils qui la défendent. Puis, il veut que Pisani, un camorriste qui l'a heurté par mégarde, lui lèche les bottes. Pisani refuse en lui disant que Tammaro ne peut plus imposer ses abus maintenant que Tore 'e Criscienzo est arrivé sur l'île. Tammaro donne une gifle à Pisani et lui demande de dire à Tore 'e Criscienzo de venir le chercher. Puis, pour décharger sa colère, il détruit le café et s'en va. Le propriétaire du bar et sa fille Carolina racontent ce qui est arrivé à Tore 'e Criscienzo, arrivé pour boire un café. Tore 'e Criscienzo promet de les venger et leur rembourse les dommages subis avec « la recette » (« il ricavato ») de la semaine qui vient de lui être remise par un de ses camorristes.
Le deuxième acte commence dans un bois, dans lequel Cappuccello et Scialone libèrent Cataldo des soldats qui l'emmènent en prison. Puis, les trois se réunissent avec d'autres amis : Fabio, Pasqualino et Lidio. Lorsque Cataldo découvre que ses amis ont enlevé Gilda, la fille d'un duc, pour obtenir une rançon, il propose un échange entre Gilda et Sommentella. La deuxième scène du deuxième acte est située sur l'île de Ventotene (Latium), une autre colonie pénitentiaire. Pere 'e puorco croit être considéré injustement comme un traître par les autres camorristes pour avoir tué Antonio a Porta 'e Massa (le camorriste qui a trahi Tore 'e Criscienzo). Pere 'e puorco demande alors à Pellecane de tuer en secret Ciccillo Cappucce, un autre camorriste. En échange, Pere 'e puorco fera entrer Pellecane dans la camorra. Dans la scène suivante, Pellecane essaye de tuer Ciccillo Cappucce. Ciccillo se défend et veut laisser Pellecane libre. Mais ce dernier essaie à nouveau de l'agresser, alors Ciccillo le tue.
Les trois scènes du troisième acte sont entièrement dédiées à l'histoire des brigands. Cataldo, Cappuccello, Scialone, Pasqualino et les autres se rendent dans un souterrain pour passer la nuit. Mais le traître Frungillo arrive avec ses compagnons. Frungillo libère Gilda, tandis qu'Agazio et les soldats s'enfuient, poursuivis par la bande de Cataldo. Les brigands affrontent les soldats dans un combat et les chassent. Enfin, au cri de Pasqualino « E mò o sarvà Sommentella... » (« Et maintenant, sauver Sommentella... »), tous répondent : « ...o morì! » (« ...ou mourir ! »).
Première représentation
Éditions et traductions
Antonio Pasqualino, L'opera dei pupi a Roma a Napoli e in Puglia, Palermo, Museo internazionale delle marionette Antonio Pasqualino, 1996.