L'écriture de ce texte part d’une expérience menée par la compagnie Théâtre Inutile en collaboration avec Miguel Benasayag au sein du laboratoire Art et époque. L’objectif de ce laboratoire est de chercher à comprendre la numérisation du monde à travers des outils artistiques. Le théâtre y est abordé comme un lieu pouvant explorer les liens entre la vie et les cultures actuelles.

En 2050, le monde est régi par la Fondation Strong Life United qui a démultiplié les capacités humaines, arrêté le vieillissement des corps, et qui promet d'assurer le bonheur pour tous. Grâce à elle, l'humanité vit dans une réalité augmentée où tout est modélisé pour dématérialiser le monde avant la Catastrophe. Même la mort va disparaître.

Le « projet prométhéen » de Strong Life United est figuré sur la scène par une Capsule dans laquelle montent les comédiens, sous les sarcasmes de Polichinelle. Un parallèle est fait avec les caravelles grâce auxquelles les grands explorateurs, à la suite d'Henri le Navigateur, ont repoussé les limites du monde connu, rendant ensuite possible la colonisation.

Autour de la Capsule, Vox ex Machina diffuse le discours de Strong Life United, tandis qu'un « personnage-costume », Wildermann, incarne tour à tour la Mère des vivants, Thomas Edison et Prométhée, et que les rires de Polichinelle font entendre les seules notes discordantes.