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La Potiche
Ballet japonais en un acte
A Paris, le cabaret du Chat Noir organise des spectacles d’ombres pendant presque onze ans. L’« inauguration des ombres japonaises » est annoncée le 26 juin 1886 dans la revue de l'établissement. Le théâtre d’ombres est pourtant en activité depuis déjà quelque temps car la même annonce précise que L’Éléphant en est à sa 195e représentation. Jusqu’à la mort du fondateur du cabaret, Rodolphe Salis, en mars 1897, le théâtre du Chat Noir, techniquement conçu par le peintre-décorateur Henri Rivière, présente presque une quarantaine de pièces. A l’instar des cafés concerts, puis comme le feront d’autres établissements de variétés et les music-halls, le Chat Noir offre des soirées éclectiques où s’alternent des pièces aux registres et aux formats variés : « outre la pièce principale, chaque spectacle comprenait de petits levers de rideau, de jolies fantaisies, en trois ou quatre tableaux » (mémoires de Henri Rivière). Trois types de pièces constituent le répertoire du Chat Noir : les pièces chantées, les pièces récitées et les pièces bonimentées.
Présentée avec L’Épopée en décembre 1886, devant la presse expressément conviée, La Potiche sert de lever de rideau. Elle partage sa thématique orientale avec deux autres pièces d’ombres de Henry Somm (L’Éléphant et Le Fils de l’eunuque).
L’intrigue minimale repose sur un principe simple ainsi décrit par un critique (Le Petit Clermontois, 2 janvier 1887) : « Toute cette scène tragico-comique se passe dans un vase japonais. C’est dans les flancs ténébreux de ce vase superbe que les amants se sont donné rendez-vous, que le mari s’introduit ou s’engouffre après eux, et, derrière le mari, le commissaire et ses sbires. [...] C’est un jeu d’ombres chinoises, tout simplement, mais nouvelles, inconnues jusqu’à présent, une trouvaille. »
L’histoire de la pièce peut être recomposée à partir des comptes rendus de presse et de deux textes de programme. Si les noms des personnages et certaines péripéties changent, le principal ressort de « cette pochade adultéro-céramique » reste le même (L’Écho de Paris, 30 décembre 1886).
Une femme s’enfuit avec son amant
Fou-Lea-Lou, la belle épouse du vieux Ti-Ki-Li, le parcheminier général des tribunaux de Yokohama, trompe son mari avec le jeune Ti-Li-Fou. Les amants se retrouvent en cachette au creux d’une potiche mais le mari découvre la supercherie. Il ordonne à ses soldats d’emporter le vase mais les amants réussissent à s’échapper. Après un séjour à Paris, ils rentrent au Japon et célèbrent leur mariage.
Première représentation
Théâtre d'ombres du Chat Noir
Éditions et traductions
« La Potiche, ballet japonais en un acte par Henry Somm », texte imprimé dans un programme du théâtre du Chat noir, non daté, exemplaire conservé au Musée d'art et d'industrie de Châtellerault (2017.0.31).
« La Potiche, Henry Somm », texte imprimé dans un programme du Théâtre des ombres parisiennes pour l’Exposition universelle de Chicago, imprimé à Paris, par Léon Vanier, en 1893, exemplaires conservés à la Bibliothèque nationale de France.