Les Femmes au tombeau - Michel de Ghelderode (Adémar Adolphe Louis Martens)

Les Femmes au tombeau

Michel de Ghelderode (Adémar Adolphe Louis Martens)
| 1933 | Bruxelles, Belgique
Genre
Tragédie pour marionnettes
Personnages
L'Accoucheuse, La Laveuse de morts, Madeleine, Marie, Véronique, La Femme guérie, La Femme adultère, Madame Pilate, Yochabeth, Jean, La Vielle Femme
Nombre d'actes
1
Note

Le manuscrit de cette pièce portait initialement la mention « drame pour marionnettes ». Cependant, cette indication a été supprimée par l’auteur, afin d’éviter que l’on pense que l’œuvre était exclusivement destinée au théâtre de marionnettes. Par ailleurs, bien que le manuscrit soit daté de 1928, la pièce a en réalité été achevée en 1933.

Les Femmes au tombeau sont un fragment concrétisé d’un projet plus vaste intitulé "Passion populaire", que Ghelderode avait proposé en 1928 au metteur en scène Johan de Meester Jr. (1897-1986). Ce projet, aussi appelé Actus Tragicus, reprenait — en les transformant — des souvenirs d’une première ébauche d'un drame de la Passion du Christ inspiré des spectacles de marionnettes joués dans les théâtres populaires de Bruxelles et ses environs. À cette époque (vers 1928), Ghelderode envisageait probablement de conclure ce projet sur une évocation de la résurrection de Jésus.

Ghelderode ne montre pas la résurrection elle-même. Fidèle à son théâtre du mystère, il préfère suggérer plutôt que représenter, laissant place à l’invisible, au silence et à l’intensité de l’attente. En outre, la pièce "met en scène, assez irrespectueusement, le désarroi grotesque, le soir de la mort du Christ, des saintes femmes, plus femmes que saintes, les unes jalouses, les autres méchantes, rendues toutes plus ou moins hystériques par la disparition de leur idole" (Roland Beyen).

Le texte de Ghelderode a servi de livret pour un drame lyrique de Manuel Rosenthal (1904-2003) en 1956.

Résumé

Les femmes attendent la résurrection de Jésus

L'action se déroule à Jérusalem, le soir du Vendredi Saint. L'accoucheuse se trouve dans une maison abandonnée avec la laveuse de morts. Elles reçoivent successivement la visite de Marie-Madeleine, sale et puante, dévastée et épuisée, qui s'effondre en murmurant : « Il est mort à la troisième heure. » Puis arrivent Marthe et Marie, toutes deux en deuil. Peu après, Véronique rejoint les autres femmes. L'accoucheuse et la laveuse de morts l'accusent d’avoir volé le linge qui « revient à la communauté des chrétiens ». Plus tard, une femme guérie entre et raconte le miracle dont elle a bénéficié: sa guérison a eu lieu au moment où elle a touché le corps du Crucifié. Vient ensuite la femme adultère, qui frappe à la porte en tenant une couronne mortuaire faite de perles. Après elle, c’est Madame Pilate qui se présente, et que Véronique invite à rester en disant que « aujourd’hui, toutes les femmes ont le cœur malade ». Les femmes attendent que vienne le moment de la résurrection. Entre-temps, Jean arrive, accompagnant une vieille dame, la vieille Marie. Finalement, à l’aube, les femmes partent vers le tombeau. Il ne reste que la vieille Marie, seule, qui balaie la pièce. Une fois sa tâche terminée, elle déclare :« Je ne suis plus la mère du Dieu qu’on crucifia, je suis la mère du condamné à mort… ». La maison est celle de Judas qui s'est pendu.

Hypotextes
Nouveau Testament
Date de composition
1933

Première représentation

Paris, France, 7 mai 1953 -

Compagnie théâtrale de la Cité, mise en scène David Perry.

Publications et traductions

Publication

Michel de Ghelderode, Les Femmes au tombeau. Bruxelles: Tréteaux, 1934

Édition moderne

Michel de Ghelderode, Théâtre II. Paris : Gallimard, 1954

Langue
Français
Tonalités littéraires
Religieux, Ironique, Grotesque
Public
Non spécifié

Mots-clés

Techniques théâtrales

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