Imprimé
73 pages
Don Juan
Le Don Juan d’Innsbruck aurait été joué avec des marionnettes jusqu'à la moitié du 19e siècle, dans le cadre d'un théâtre amateur de la région. Le texte en a été publié pour la première fois en 1897 par Erich Schmidt, puis en 1905 par Rudolf Jenewein, d'après un autre manuscrit et dans une version sans doute remaniée. Il s'agit une pièce entièrement versifiée, avec de nombreux passages en dialecte. Le domestique de Don Juan, ici nommé Hans, y joue en effet un rôle particulièrement important, remplaçant souvent son maître dans des scènes cruciales : c'est lui qui aborde Anna le premier ; à la fin de la pièce, il a tellement peur à l'idée de sortir préparer le repas pour le mort que c'est Don Juan qui doit s'en charger, tandis que lui-même reste finalement à discuter avec le fantôme. C'est aussi lui qui se charge de congédier le créancier de son maître, dans une scène peut-être empruntée au Dom Juan de Molière – le cas est assez rare dans le répertoire traditionnel pour être relevé. Chez Molière, évidemment, c'était Dom Juan en personne qui éconduisait Monsieur Dimanche...
Le criminel puni
Don Juan assassine Don Pietro, accouru à la rescousse de sa fille Anna que le malfaiteur avait surprise nuitamment, puis, à défaut de pouvoir la séduire, avait essayé d'enlever. Dans la scène suivante, Don Juan reçoit deux visites successives. Son domestique Hans se charge de renvoyer le premier solliciteur, un créancier qui réclame son argent, tandis que son maître se cache. Survient ensuite un juge avec un greffier du tribunal, pour enquêter sur la mort de Don Pietro. Don Juan se fait passer pour un autre. Il entreprend alors de quitter la ville incognito en échangeant ses vêtements avec Hans, qui fanfaronne dans son nouveau rôle de maître. Comme ils manquent d'être identifiés par le juge, Don Juan l'assassine à son tour. Les deux fugitifs parviennent au cimetière, où Don Juan fait inviter la statue de Don Pietro par Hans. Le fantôme se rend à son invitation, Don Juan refuse de se repentir ; Hans, assuré par le fantôme de n'avoir rien à craindre, les suit par curiosité jusqu'au cimetière et voit son maître entrer en enfer.
Autres titres
Première représentation
La pièce a été jouée jusqu'au milieu du 19e siècle.
Éditions et traductions
Rudolf A. Jenewein, Alt-Innsbrucker Hanswurst-Spiele, Innsbruck, Wagner, 1905