Imprimé
15 pages
Auteur(s)
Le Poisson d'avril
Le Poisson d'avril est une courte pièce d'ombres qui a été publiée dans un recueil de neuf pièces, intitulé Le Théâtre des ombres chinoises, nouveau Séraphin des enfants. L'éditeur y rassemble des textes et des silhouettes imprimées, accompagnés de conseils pratiques, pour monter un théâtre d'ombres chez soi. Il s’adresse particulièrement aux enfants et à leurs parents, et vend les qualités du divertissement qu’il propose : « Les enfants de tout âge qui, pour se distraire établiront un théâtre d’Ombres chinoises, se créeront d’innombrables ressources contre l’ennui. […] Je ne sais rien de plus amusant, rien qui occupe plus l’esprit sans le fatiguer, que le découpage des silhouettes et leur mise en mouvement. ». Ce recueil peut être rapproché de plusieurs autres recueils dont les titres renvoient tous à Séraphin (Le Séraphin de l'enfance, Le Séraphin des enfants, etc.). Ce renvoi est artificiel car la majorité des pièces n'a pas été jouée par Séraphin mais les éditeurs espèrent ainsi profiter de sa grande popularité.
Dans cette pièce, la trame comique du poisson d'avril est combinée au thème populaire des « cris de Paris » qui a, depuis la Renaissance, inspiré de nombreuses images, des textes et des chansons. Aux XIXe siècle, ce motif des marchands de rue est décliné par les imageries de Metz et d'Épinal en illustrations, sur des planches de silhouettes à découper et dans des jeux de société.
Une rêverie romanesque déçue
Réjouie d’avoir terminé son ménage, la concierge Madame Du Plumeau est interpelée successivement par deux marchands : un marchand de robinets qu’elle congédie rapidement et un chiffonnier avec qui elle échange plus aimablement. Elle reçoit ensuite le facteur qui lui apporte une lettre mystérieuse, non signée, annonçant la venue d’un être cher. D’autres marchands défilent dans la rue et la concierge guette la personne annoncée. Dans les brefs intervalles de solitude, entre deux visites, elle divague rêveusement. Son jeune neveu, Georges, fait alors son entrée et Madame Du Plumeau croit qu’il s’agit de l’être cher évoqué dans la lettre. Mais le poisson d’avril est finalement dévoilé par M. Jasmin, l’auteur de la plaisanterie, que la concierge ne manque pas de tromper à son tour. « À bon chat, bon rat », conclut-elle.
Éditions et traductions
Guignollet. Le Théâtre des ombres chinoises, nouveau Séraphin des enfants, recueil de jolies pièces amusantes et faciles à monter illustrées de gravures représentant les principales scènes. Paris, Le Bailly, 1871.