Imprimé
8 pages
La storia di Napoli antica
Atto primo. 'O terribele appiccico 'e Aniello 'e Criscienzo cu Luigi Auletta 'ncopp' 'a Pigna. Cu 'a tagliata 'e faccia. Atto secondo. 'A morte 'e Luigi Auletta acciso 'a Aniello 'e Criscienzo. Nu fuja-fuja pe' 'ncoppa 'e titte. Arresto 'e Aniello 'e Criscienzo
Cette pièce fait partie d'un long cycle de spectacles sur des criminels napolitains intitulé, dans cette transcription, La storia di Napoli antica (L'histoire de la Naples ancienne). Pendant plusieurs mois, chaque soir, les spectateurs pouvaient assister à un nouvel épisode de cette longue histoire. Ces cycles étaient typiques de l’opera dei pupi. Au 19e siècle, à Naples comme en Sicile, les théâtres de pupi s'étaient spécialisés dans des cycles de spectacles sur les exploits de Charlemagne et de ses paladins inspirés par plusieurs poèmes chevaleresques de la Renaissance italienne (comme le Roland furieux de l'Arioste, le Roland amoureux de Boiardo ou le Morgante de Pulci). Puis, au début du 20e siècle, dans les théâtres napolitains, se diffusèrent également des cycles de spectacles sur les camorristes.
Le plus représenté de ces cycles consacrés à la Camorra était celui d’où est tiré cet épisode dédié au camorriste Tore 'e Criscienzo (Salvatore De Crescenzo), qui a marqué l’histoire napolitaine : en 1860, alors que le roi des Deux-Siciles avait fui Naples avant l’arrivée de Garibaldi, le préfet de l'époque le nomma chef de la garde citoyenne. Dans l'histoire telle que la raconte l'opera dei pupi, Tore 'e Criscienzo reste fidèle au roi des Deux-Siciles, mais il est accusé à tort de l'avoir trahi par un autre camorriste. Il est alors condamné à mort, mais sauvé par Garibaldi, présenté ainsi comme un « chef juste » et un héros positif.
Dans ce répertoire très apprécié du public, plusieurs histoires de camorristes, brigands, prisonniers, policiers et camorristes-policiers se croisent. Cet épisode est dédié au frère aîné du protagoniste, Aniello 'e Criscienzo. Le premier acte met en scène deux histoires : 'O terribele appiccico 'e Aniello 'e Criscienzo cu Luigi Auletta 'ncopp' 'a Pigna. Cu 'a tagliata 'e faccia. (La terrible dispute d'Aniello 'e Criscienzo avec Luigi Auletta, dans le quartier de la Pigna. Et la balafre sur le visage). Dans le deuxième, on assiste à 'A morte 'e Luigi Auletta acciso 'a Aniello 'e Criscienzo. Nu fuja-fuja pe' 'ncoppa 'e titte. Arresto 'e Aniello 'e Criscienzo (La mort de Luigi Auletta, tué par Aniello 'e Criscienzo. Une fuite sur les toits. Arrestation d'Aniello 'e Criscienzo).
Cette pièce, écrite probablement par Francesco Verbale, le premier auteur du cycle de Tore 'e Criscienzo, a été transcrite et remaniée par Michele Sarcinelli, marionnettiste de Castellammare di Stabia, près de Naples.
Le protagoniste tue l'homme qui a importuné sa fiancée
En chemin vers la boucherie de leur père, 'Ngiulina et son frère Tetillo rencontrent Luigi Auletta. Celui-ci salue 'Ngiulina, qui lui demande de s’abstenir. D'abord Concettina, la fiancée de Luigi, puis Giovanni, le père de 'Ngiulina, s’en mêlent. Concettina insulte 'Ngiulina et Giovanni demande à Luigi de surveiller sa fiancée, mais celle-ci réplique immédiatement en menaçant Giovanni. C’est alors que Luigi gifle Giovanni et lui demande, pour régler leur différend, de lui envoyer un jeune homme avec lequel il pourra se battre. Mais Giovanni veut affronter lui-même Luigi. Aniello 'e Criscienzo, le fiancé de 'Ngiulina, informé de l'incident par Tatillo (le frère de 'Ngiulina), est déterminé à punir Luigi. Il lui inflige une balafre sur le visage.
'Ngiulina rencontre Luigi qui, accompagné de deux amis, veut la scarifier pour se venger. 'Ngiulina le menace d’un pistolet, mais elle est vite maîtrisée par le trio. Pour sauver sa soeur, Tatillo, qui assiste à la scène de loin, crie que la police arrive.
Quand Aniello apprend que Luigi a menacé 'Ngiulina, il le tue. Puis il se cache avec Tatillo chez une vieille tante. Mais la police le retrouve et l'arrête.
Éditions et traductions
Renato Rizzardi, Il teatro di figura: l'Opera dei Pupi. Compagnie stabili e di giro a Castellammare di Stabia (1902-1975), Castellammare di Stabia, Edizioni Compagnia degli Sbuffi, 2005 [1990].