Manuscrit
45 pages
Auteur(s)
Orlando e Rinaldo Parte prima Antiforo di Barosia
Depuis le milieu du 19e siècle, les théâtres de marionnettes à tringle de l'Italie du Sud s'étaient spécialisés dans des cycles de spectacles sur l'histoire de Carlo Magno (Charlemagne) et de ses chevaliers, inspirés de plusieurs poèmes chevaleresques de la Renaissance italienne (comme le Roland furieux de l'Arioste, le Roland amoureux de Boiardo ou le Morgante de Pulci). Pendant un an, chaque soir, on pouvait assister à un nouvel épisode de cette longue histoire.
Ce canevas de la première partie de l'histoire d'Orlando e Rinaldo inspiré du poème épique anonyme Antifor di Barosia (1546), appartenait au marionnettiste napolitain Ciro Verbale même si ni l'année de composition, ni le nom de l'auteur n'y sont indiqués. Selon le témoignage de Salvatore Verbale, l'arrière petit neveu de Ciro, ce cycle avait été écrit par le père de Ciro, Francesco Verbale, entre la fin du 19e siècle et le début du 20e, puis il a été remanié par Ciro dans les années 1930.
Dans le premier épisode de ce cycle, comme souvent dans l'opera dei pupi napolitaine, de nombreuses histoires et des personnages différents s'entrecroisent au cours d'une même séance. Dans ce cas, deux histoires sont racontées : celle de l'offense de Carlo Magno à Orlando et celle du siège de la ville de Soldanella, défendue par Cladinoro.
Un chevalier offensé par son roi se fait passer pour mort, un autre chevalier défend sa ville assiégée
Après le mariage des paladins Bradamante et Ruggiero, l'empereur Carlo Magno proclame une fête. Mais le paladin traître Gano, beau-frère de Carlo, ourdit un complot pour que la fête tourne en incidents et combats. Il joue aux dés avec Rinaldo, qui a déjà gagné beaucoup avec l'argent emprunté à Orlando. Rinaldo gagne, mais Gano l'accuse d'être un voleur. Un combat s'engage entre les complices de Gano, les Mayençais, et les autres paladins. Rinaldo est sur le point de tuer Gano, quand Carlo Magno arrive. Le roi demande à Orlando d'arrêter Rinaldo parce qu'il n'obéit pas aux ordres de son souverain. Mais Orlando croit en l'innocence de Rinaldo et le laisse s'échapper. Lorsque Carlo punit Orlando avec une gifle, Orlando s'en va, jurant qu'il ne défendra plus jamais son roi.
Les paladins et époux, Carinda et Cladinoro, aimeraient enfin se reposer après tant de souffrances et de combats. Mais Cladinoro a un étrange pressentiment. De fait, un messager arrive annonçant que le roi Attamante a assiégé Soldanella et n'épargnera la vie de Cladinoro que s'il quittera la ville. Cladinoro refuse de se rendre et son fils Candellino jette le messager dehors. Entretemps Orlando se rend vers les terres païennes, où il rencontre Antiforo di Barosia qui lui intime de lui laisser ses armes. Les deux chevaliers combattent et Antiforo meurt. Orlando lui coupe la tête et échange ses habits avec ceux de son adversaire mort. Il peut ainsi se faire passer pour mort et prendre la place d'Antiforo pour combattre Carlo. Le paladin magicien Malagigi l'aide en laissant apparaître sur l'épaule du mort la marque que portent tous les membres de la famille royale française. À Soldanella, le roi Attamante est furieux de la réponse donnée à son messager. Les deux armées s'affrontent, Attamante et Cladinoro combattent jusqu'à la tombée de la nuit.
Au palais royal, Carlo Magno, désespéré d'avoir offensé son neveu Orlando, apprend que celui-ci est mort. Le roi et tous les paladins de France pleurent la mort d'Orlando tandis que Gano se réjouit en secret. Aldabella reconnaît Orlando à la marque qu'il porte sur l'épaule droite. Elle pleure son époux et insulte et maudit Carlo. En même temps, à Soldanella, le combat entre Attamante et Cladinoro reprend. Attamante perd, et les siens, comme ils en étaient convenus avant la reprise du duel, attaquent Cladinoro. Cladinoro les vainc tous et tue Attamante.