La pièce est écrite pour le Petit-Théâtre des Marionnettes de la Galerie Vivienne, dirigé par Henri Signoret et Maurice Bouchor de 1888 à 1894. C'est avec Tobie, autre pièce à sujet religieux de Maurice Bouchor, le plus grand succès dans la vie de ce théâtre. La musique, composée par Paul Vidal (1863-1931), est publiée à part (Paris: G. Hartmann, 1890). Comme pour tous les spectacles du Petit-Théâtre, écrivains et poètes prêtaient main-forte pour les représentations: Jean Richepin disait le rôle de l'Archange Gabriel, Raoul Ponchon celui de l'Âne. Léon Bloy, dans Belluaires et porchers (1905), exprime longuement son enthousiasme pour cette oeuvre et sa représentation au Petit-Théâtre.

Lorsqu'il réédite sa pièce en 1901, Bouchor, la présente comme pouvant être jouée par de jeunes amateurs, mais non par des comédiens professionnels. Elle a notamment été représentée dans les écoles normales de jeunes filles.

L'Archange Gabriel annonce au public que Jésus va naître, puis donne au Boeuf et à l'Âne la faculté de parler. Leur Maître, ivre, professe son égoïsme puis, dégrisé, se laisse émouvoir par saint Joseph et la Vierge Marie. Il accepte de leur prêter son étable. Le vieux berger Farigoul informe sa fille Marjolaine et Myrtil, l'amoureux de celle-ci, de la venue de l'Etoile et il prédit qu'ils pourront tous deux se marier. Bartomieu, le père de Myrtil, s'emporte contre son fils et les chasse pour dîner seul du repas qu'il s'est préparé. L'Archange Gabriel leur apparaît pour leur apprendre la naissance de Jésus et, aidé d'un choeur d'anges invisibles, attendrit Bartomieu qui accepte le mariage de Marjolaine et Myrtil. Le Roi Indien et le Roi Chaldéen, qui ont perdu l'Etoile de vue, désespèrent de la retrouver, mais ils rencontrent le Roi Nègre qui leur redonne espoir. Farigoul propose de les conduire jusqu'à l'étable, mais ils préfèrent se fier à l'Etoile qui réapparait. Chacun apporte des cadeaux à la Vierge Marie et à l'enfant Jésus.