Deuxième épisode de la "Trilogie sur la ville de Mestre", Teste calde est le récit de quelques moments du Risorgimento vécus par les habitants de la ville de Venezia Mestre. La figure du protagoniste, un jeune boulanger qui est tué alors qu'il est innocent, fait référence à la fameuse légende vénitienne du "Fornaretto di Venezia". Le spectacle est joué par un narrateur (Gigio Brunello) qui manipule des statuettes de bois sur une table, mêlant ainsi le langage des figures avec celui du théâtre-récit.

Teste calde raconte l'histoire du patriote Angelo Pradman, un boulanger qui défend le fort Marghera contre l'invasion des Autrichiens en 1848. Il est fiancé à la jeune Teresa, la femme de ménage de la baronne autrichienne, l'épouse du général autrichien Standeiskj. Pradman est aussi l'amant de la baronne elle-même et la retrouve chez elle chaque jeudi soir. Le patriote Moser lui confie une mission très délicate: se faufiler dans la maison du général Standeiskj pour récupérer des fusils. Pradman avoue à Moser que ce sera très facile pour lui, car il a libre accès à la maison de la baronne. Teresa, elle, a tout entendu et décide de se venger: elle envoie une lettre à la baronne dans laquelle elle lui dit que son amant, le boulanger, raconte leurs amours à tout le monde. La baronne, en réponse, envoie au général une lettre anonyme l'informant que Pradman tentera d'entrer chez lui le jeudi suivant. La mission se transforme en massacre: quatre camarades de Pradman sont tués dans le jardin des Standeiskj. Seul Pradman parvient à se sauver, mais il sera tué par ses camarades qui le prennent pour un traître. Quelques années plus tard, un autre patriote, cette fois un véritable agent double, fera carrière dans le royaume d'Italie.