La pièce est un huis-clos qui se déroule dans l’appartement du personnage éponyme. Le premier manipulateur met en mouvement Pépé Polak et lui prête sa voix tandis que le second incarne tous les autres personnages et joue des différents instruments de musique de la pièce.

Le dossier du spectacle suggère un univers scénique proche de l’esthétique chorégraphique de Josef Nadj. De plus la pièce s’inscrit dans l’idée du Théâtre de la Mort de Tadeusz Kantor qui considère la mémoire comme premier moteur du théâtre. Plasticien, musicien et scénographe, Grégoire Charbey, né en 1970, crée l’univers visuel et musical des mises en scènes de la compagnie Créatures et illustre les textes d'Hubert Jégat. En 2004, il reçoit un prix de la Arlyn Award Society pour la création de la marionnette de Pépé Polak.

Par crainte des cambriolages, Pépé Polak se cloître dans son appartement et attend la venue d’Alfred, un vieil ami et camarade de guerre, avec qui il a l’habitude de jouer à la bataille navale. La Concierge arrive et donne à Pépé Polak une lettre anonyme à son intention. Son auteur, un voisin, demande à ce que le local à poubelles soit déplacé à l’arrière cour, à cause des odeurs. Pépé Polak refuse, chasse de chez lui la Concierge en lui reprochant d'avoir jeté ses vieux chaussons, et se dit être prêt à en découdre avec le voisin à propos de cette histoire de poubelles.

Il se remémore alors la guerre à l'aide d'un théâtre miniature qu’il dévoile depuis la malle sur laquelle il était assis, puis s’endort. Pour s’assurer de son sommeil, le Second manipulateur joue un air de trompette, réveillant Pépé Polak qui se met à pester contre la jeunesse d’aujourd’hui. Il s’inquiète alors de l’absence d’Alfred et rappelle la Concierge. En l’attendant, il allume la Télévision et fait défiler les chaînes mais, très vite lassé, il l'éteint. La Concierge l’informe n'avoir aucune nouvelle d’Alfred. En regardant des polaroïds, Pépé Polak se souvient alors de sa famille et de sa femme défunte. Ouvrant à nouveau sa malle, il rejoue en miniature la scène de leur rencontre et de sa demande en mariage, « comme dans un rêve ». Puis il referme la malle et s’allonge sur elle. La Concierge revient et l’informe que son ami Alfred ne viendra pas car il a une « chandelle à souffler ». Pépé Polak demeure immobile tandis que le Second manipulateur se demande s’il dort ou non.