Imprimé
33 pages
Auteur(s)
Le Déménagement
Version Baty
Cette version du célèbre Déménagement, "reconstituée" par Gaston Baty dans les années 1930 à partir de la confrontation de différents manuscrits, s'écarte du Déménagement transcrit et publié par Jean-Baptiste Onofrio en 1865 et du Déménagement de Guignol arrangé par Louis Josserand en 1876. Les écarts entre ces textes montrent comment les premiers canevas pour Guignol, sans doute à peine fixés par Laurent Mourguet et sa troupe, ont continué d'évoluer entre les mains de ses successeurs, mais aussi en fonction des publics et des circonstances. Baty réalise la synthèse des deux versions, en reprenant à Onofrio le développement complet de l'action et les passages les plus célèbres des dialogues, mais en s'aidant de Josserand pour retrouver les plaisanteries scatologiques d'origine.
Le héros déménage tous ses biens pour qu'ils ne soient pas saisis
Le crieur public Berlingart annonce qu'un tonneau de vin de Beaujolais vient d'arriver dans un cabaret. Gnafron se précipite chez Guignol pour l'en avertir, mais Madelon lui dit qu'il n'est pas là et part à sa recherche. Guignol arrive et raconte à Gnafron comment il n'a pas été payé pour une pièce de tissu qu'il devait livrer et qu'il a tachée. Madelon revient, se dispute avec Guignol puis resort. Canezou, le propriétaire, se plaint de ses problèmes d'argent et veut réclamer à Guignol les mois de loyer que celui-ci lui doit. Guignol se moque de lui et refuse. Canezou part en annonçant qu'il va revenir avec le Bailli et la maréchaussée pour faire saisir les biens de Guignol. Gnafron exprime sa solidarité avec Guignol et accepte de l'aider à déménager dans sa soupente, mais l'entraîne d'abord goûter le beaujolais du cabaret.
Pendant la nuit, Guignol et Gnafron attendent que la patrouille soit passée, puis, aidés de Madelon, ils déménagent meubles et ustensiles dans une longue scène comique qui s'achève avec un nouveau passage de la patrouille. Au petit jour, Canezou, le bailli Délicat, le sergent Piffard et le gendarme Chibroc, venus saisir les meubles de Guignol, découvrent que sa maison est vide. De retour chez lui, Guignol est arrêté et menacé d'être envoyé en prison, mais raconte qu'il a, douze ans plus tôt, sauvé trois hommes de la noyade. Canezou, Délicat et Chibroc se reconnaissent l'un après l'autre dans cette histoire, et congratulent leur sauveteur. Canezou, en signe de reconnaissance, cède à Guignol la propriété de sa maison.
Éditions et traductions
Le Déménagement, in Gaston Baty (dir.), Guignol. Paris: Coutan-Lambert 1935